Total va supprimer 210 emplois sans licencier à Carling en Lorraine

  • Le site Total de Carling en Moselle, le 15 juillet 2013
    Le site Total de Carling en Moselle, le 15 juillet 2013 AFP/Archives - Jean-Christophe Verhaegen
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AFP

Total va supprimer, d'ici à 2016, 210 des 554 emplois de son site pétrochimique de Carling (Moselle), mais cette restructuration sera réalisée sans licenciement, a annoncé mercredi la direction du géant pétrolier français.

Lors d'un comité central d'entreprise (CCE) à Paris, le groupe a présenté aux syndicats un projet de fermeture "au cours du deuxième semestre 2015" de la principale installation du site, le vapocraqueur.

Celle-ci sera partiellement compensée par des investissements à hauteur de 160 millions d'euros, notamment dans de nouvelles activités pour pérenniser le site, selon un communiqué du groupe, confirmant des informations syndicales.

La fermeture du vapocraqueur, "lourdement déficitaire", qui transforme le naphta pétrolier en dérivés pétrochimiques (éthylène et propylène) destinés notamment à la fabrication de plastique, correspond à la suppression de 320 postes sur le site, selon Total.

Mais les investissements et l'ouverture de nouvelles activités permettront de créer 110 postes, limitant les réductions d'emplois à 210, a précisé le groupe dans un communiqué.

Quelque 150 départs à la retraite

Total va notamment faire de Carling le "centre européen" de son activité de résines d'hydrocarbures, qui fournit les secteurs des adhésifs, de l'automobile ou l'électronique, et augmenter les capacités de polystyrène.

Le projet pour Carling n'inclut "aucun licenciement" ni "mobilité forcée" pour les ouvriers et les techniciens, c'est-à-dire de mutations contraintes, a indiqué la direction.

Quelque 150 départs à la retraite sont en effet prévus dans les trois ans qui viennent, auxquels viendront s'ajouter 50 préretraites anticipées.

La Fédération CFDT chimie énergie a "condamné" dans un communiqué la suppression des 210 emplois et dénoncé "le manque d'anticipation et d'investissements de la part de la direction du groupe Total", qui a conduit, selon elle, le site "à se dégrader plus rapidement dans un contexte économique difficile".

Total emploie actuellement environ 3.000 personnes dans la pétrochimie en France, pour des effectifs nationaux de 16.000 employés dans sa branche raffinage chimie.

Le groupe s'est également engagé à assurer, malgré l'arrêt du vapocraqueur, l'approvisionnement en éthylène de ses clients, comme le groupe français Arkema à Carling-Saint-Avold et le suisse Ineos sur son site lorrain de Sarralbe (Moselle).

Cette annonce intervient alors que la pétrochimie européenne est en difficulté, du fait d'une demande en berne sur le vieux continent, et d'une concurrence croissante venue du Moyen-Orient et des pays émergents. Cette concurrence devrait également se renforcer avec les Etats-Unis, où la pétrochimie rebondit actuellement grâce à l'afflux de gaz de schiste.

Source : AFP

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