Syrie: les Occidentaux saluent la venue de l'opposition à Genève II

  • Photo diffusée par le Conseil national syrien montrant son président Ahmad Jarba durant une conférence de presse à Istanbul, le 18 janvier 2014
    Photo diffusée par le Conseil national syrien montrant son président Ahmad Jarba durant une conférence de presse à Istanbul, le 18 janvier 2014 Syrian National Coalition Media/AFP - -
  • Photo fournie par le Conseil national syrien montrant ses dirigeants participant à une assemblée générale le 18 janvier 2014 à Istanbul
    Photo fournie par le Conseil national syrien montrant ses dirigeants participant à une assemblée générale le 18 janvier 2014 à Istanbul Syrian National Coalition Media/AFP - MHD Ziadeh
  • Les chefs de la diplomatie américaine John Kerry (d) et Laurent Fabius (g) au Quai d'Orsay à Paris, le 13 janvier 2014
    Les chefs de la diplomatie américaine John Kerry (d) et Laurent Fabius (g) au Quai d'Orsay à Paris, le 13 janvier 2014 Pool/AFP/Archives - Pablo Martinez Monsivais
Publié le
AFP

Des pays occidentaux ont salué la décision "courageuse" de l'opposition syrienne de se rendre en Suisse pour négocier avec le régime, mais les objectifs des deux camps semblent inconciliables, l'opposition martelant que son seul objectif est de se débarrasser d'Assad.

Les chefs de la diplomatie française Laurent Fabius et américaine John Kerry ont qualifié de "courageuse" la décision de la Coalition de l'opposition syrienne, qui a accepté samedi, après des semaines d'atermoiements et de pression occidentales et arabes, de participer à la conférence de paix de Genève II qui s'ouvre mercredi.

"En dépit des provocations et des exactions du régime", ce choix "est celui de la recherche de la paix", s'est félicité M. Fabius.

"Nous savons tous que le processus sera difficile mais je dis au peuple syrien: nous nous tiendrons à vos côtés (...) dans la recherche de la liberté et de la dignité que tous les Syriens méritent", a assuré John Kerry.

A Berlin, le chef de la diplomatie a salué "une petite lueur d'espoir", soulignant que "le moindre progrès (...) sur le passage des convois humanitaires ou des accords de cessez-le-feu au niveau local, serait un succès".

Et Londres a rappelé que tout accord exigerait que le président Bachar al-Assad quitte le pouvoir.

Le régime a pourtant maintes fois répété qu'il ne comptait pas "remettre le pouvoir à qui que ce soit" lors de Genève II, et qu'il revenait à Bachar al-Assad de mener la transition.

Les deux parties arriveront donc avec des objectifs diamétralement opposés à ce rendez-vous diplomatique lancé à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie pour trouver une solution politique susceptible de mettre fin à une guerre civile qui a fait plus de 130.000 morts en près de trois ans en Syrie.

Le président de la Coalition de l'opposition, Ahmad Jarba, a en effet fermement rappelé samedi à Istanbul que ces négociations avaient "comme unique but de satisfaire les demandes de la révolution (...) et avant tout de retirer au boucher (Assad, ndlr) tous ses pouvoirs".

Convaincre la rébellion

Il a accusé M. Assad et son gouvernement de faire du "terrorisme d'Etat", affirmant que le régime était responsable de la présence sur le terrain des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), liés à Al-Qaïda, que des combats meurtriers opposent actuellement aux rebelles.

M. Jarba a aussi prévenu que la participation à la conférence ne signifiait pas la fin des opérations contre les forces d'Assad menées par l'opposition et sa branche armée, l'Armée syrienne libre (ASL).

Signe des vifs débats au sein de l'opposition sur l'opportunité de négocier avec le régime, seuls 75 des quelque 120 délégués de l'opposition modérée rassemblés à Istanbul ont pris part au scrutin à bulletins secrets, et 58 ont voté pour.

Samedi, pour la deuxième journée consécutive, la Turquie et le Qatar, mandatés par l'ensemble des parrains occidentaux et arabes de l'opposition, ont réuni à Ankara quatre groupes de combattants rebelles syriens, dont le Front islamique, pour les convaincre de l'utilité de Genève II, a-t-on appris de source diplomatique.

Au moins trois de ces groupes, qui ne font pas partie de la Coalition, ont donné leur accord pour intégrer la délégation de l'opposition en Suisse, selon cette même source.

Sous l'influence de son fidèle soutien russe, le régime syrien avait de son côté fait vendredi une série de concessions humanitaires, proposant un "échange de prisonniers" et un plan prévoyant "l'arrêt de toutes les actions militaires" dans la région d'Alep (nord).

Samedi encore, au moins 34 personnes dont cinq enfants ont péri dans cette région dans des raids aériens de l'armée, selon une ONG syrienne.

Première manifestation concrète des promesses du régime: pour la première fois depuis septembre 2013, de l'aide alimentaire est entrée samedi dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas, assiégé par l'armée depuis des mois.

Source : AFP

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