Pires pertes pour l'armée en Ukraine avec 9 soldats tués à 3 jours de la présidentielle

  • Un soldat ukrainien devant un véhicule blindé dans la région de Karkhiv le 21 mai 2014
    Un soldat ukrainien devant un véhicule blindé dans la région de Karkhiv le 21 mai 2014 AFP/Archives - Genya Savilov
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AFP

L'armée ukrainienne a essuyé jeudi ses plus lourdes pertes militaires depuis le début de l'opération visant à reprendre le contrôle de l'Est contrôlé par les séparatistes prorusses, avec la mort de neuf soldats ukrainiens, à trois jours de la présidentielle.

Ces attaques, qui ont également fait une vingtaine de blessés dans les régions de Lougansk et de Donetsk, interviennent à 72 heures d'un scrutin crucial pour l'avenir du pays après six mois d'une crise politique qui a plongé le pays au bord de la guerre civile et de la partition.

Parallèlement, l'Otan a annoncé observer des mouvements de troupes russes qui "pourraient suggérer" un retrait partiel des troupes russes massés le long de la frontière avec l'Ukraine.

"J'espère qu'il s'agit du début d'un retrait complet et réel", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, au Monténégro après plusieurs annonces de Moscou d'un retrait des, selon l'Alliance atlantique, 40.000 soldats russes massés à la frontière.

- Attaques à la grenade et au mortier -

Après plusieurs jours d'accalmie sur le "front de l'est", dans les régions de Donetsk et de Lougansk, la confrontation a repris avec plus d'intensité entre l'armée ukrainienne et les insurgés soutenus, selon Kiev et les Occidentaux, par Moscou.

Les séparatistes ont attaqué à coups de grenades, de mortiers et d'armes automatiques une position de l'armée et un convoi.

"Selon des premières informations, 8 soldats ukrainiens ont été tués et 17 blessés dans des combats près de Volnovakha", dans la région de Donetsk, a déclaré à l'AFP Bogdan Senyk, porte-parole du ministère de la Défense.

L'attaque près de Volnovakha s'est produite dans la nuit à un barrage de contrôle tenu par l'armée ukrainienne. Toujours selon le ministère de la Défense, les insurgés ont attaqué à coups de mortiers et de grenades, faisant exploser un véhicule.

Des traces noires d'explosions maculent l'asphalte du barrage de contrôle, a constaté sur place un photographe de l'AFP. Les blindés de l'armée ne sont plus visibles, seules restent les traces de leur chenilles alors que la police ukrainienne empêche les curieux d'approcher.

Des séparatistes rencontrés sur la route entre Volnovakha et Donetsk ont indiqué avoir vu l'évacuation des blessés vers Donetsk dans deux véhicules militaires. L'armée a par ailleurs organisé de nouveaux barrages de contrôle sur la route entre Volnovakha et Donetsk.

Dans une autre attaque, près de Roubijné, dans la région de Lougansk, un soldat a été tué et deux blessés lorsque des séparatistes ont ouvert le feu sur un convoi militaire.

L'armée a lancé le 13 avril une opération pour reprendre le contrôle des régions de Lougansk et de Donetsk en grande partie sous le contrôle des séparatistes, qui ont proclamé leur souveraineté après des référendums d'indépendance.

Selon un décompte de l'AFP établi d'après les chiffres de l'ONU et de sources officielles ukrainiennes, environ 140 personnes, militaires ukrainiens, séparatistes prorusses, civils, sont mortes dans les affrontements depuis le 13 avril.

Mercredi, le président par intérim Olexandre Tourtchinov, accompagné par les ministres de l'Intérieur et de la Défense, s'était rendu pour la première fois près de Slaviansk, un des bastions rebelles de l'Est, encerclé par l'armée. Les habitants de l'Est "commencent à comprendre que les terroristes séparatistes mènent la région à un gouffre", avait affirmé M. Tourtchinov à l'approche de la présidentielle.

Pour assurer le bon déroulement du scrutin, Kiev a annoncé le déploiement de 55.000 policiers et 20.000 volontaires. Les séparatistes ont en effet promis d'empêcher le déroulement du scrutin dans l'Est, où près de 2 millions d'électeurs pourraient avoir des difficultés à voter.

La crise ukrainienne, née fin 2013 d'un mouvement de contestation à Kiev de l'autorité de l'ex-président Viktor Ianoukovitch, suivi d'un rattachement de la Crimée à la Russie et du déclenchement d'une insurrection armée dans l'Est, a consacré le retour des ambitions de la Russie sur la scène internationale et ouvert une période durable de confrontation entre Russes et Occidentaux.

Source : AFP

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