Sarkozy fait un pas de plus sur le chemin de son retour en politique

  • Nicolas Sarkozy à un concert de Carla Bruni en avril à New York
    Nicolas Sarkozy à un concert de Carla Bruni en avril à New York AFP/Archives - Emmanuel Dunand
  • Nicolas Sarkozy le 25 mai 2014 à Tel Aviv (Israël) Nicolas Sarkozy le 25 mai 2014 à Tel Aviv (Israël)
    Nicolas Sarkozy le 25 mai 2014 à Tel Aviv (Israël) AFP/Archives - David Buimovitch
  • Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé en 2011 à Marseille
    Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé en 2011 à Marseille AFP/Archives - Gerard Julien
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AFP

Cette fois, c'est quasiment fait. Nicolas Sarkozy revient. L'ancien président, concurrencé dans les sondages par Alain Juppé et dont le nom se retrouve mêlé à l'affaire Bygmalion, paraît déterminé à replonger dans l'arène politique.

Il pourrait briguer la présidence de l'UMP à l'automne, ce qui devrait, pour ses amis, le conduire tout droit à la candidature pour la présidentielle, sa vraie ambition.

Alors que l'UMP est en plein marasme en raison d'un système de fausses factures présumé, "le retour de Nicolas Sarkozy devient une nécessité", affirme Brice Hortefeux dans Le Monde daté de jeudi.

"Je souhaite donc qu'il soit candidat à la présidence de l'UMP à l'automne", ajoute cet ami de presque 40 ans et porte-voix officieux de l'ex-président, qui plaide pour retarder le congrès de l'UMP, prévu le 12 octobre - au cours duquel doit être élu un nouveau président - et considère "inutile" l'organisation d'une primaire à droite.

Au risque d'affrontements avec les partisans de cette primaire inscrite dans les statuts de l'UMP (François Fillon, Alain Juppé, Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, qui veulent tous en être), le président de l'association "Les amis de Nicolas Sarkozy", créée dans la foulée de la défaite de 2012, juge qu'une telle primaire est "utile lorsqu'il y a une incertitude. Elle devient inutile lorsqu'un choix s'impose naturellement car elle encourage les combats stériles".

"Nous avons besoin d'un chef, d'un projet et d'un cap", dit aussi M. Hortefeux, expliquant en creux ce qui fait défaut à l'UMP, menacée par la déferlante Bygmalion.

De chef il n'y a plus depuis la démission forcée de Jean-François Copé le 25 mai. La troïka formée de trois ex-Premiers ministres - outre Juppé et Fillon, Jean-Pierre Raffarin - subit les foudres des "sarkopéistes", qui arguent du non-respect des statuts de l'UMP pour la rejeter.

Un bureau politique statutaire de l'UMP doit entériner mardi ce triumvirat.

Quid de la ligne ? S'allier avec le centre, comme le suggèrent Juppé et Fillon ? Ou ancrer le parti dans une droite aux convictions plus tranchées en matière d'immigration et de sécurité ?

- Obstacles -

Une fois le chef installé et la ligne définie, le cap sera trouvé : droit sur 2017. En jeu : la présence de la droite républicaine au second tour de la présidentielle, aujourd'hui loin d'être assurée, surtout après la victoire du Front national aux élections européennes.

"Chacun peut constater qu'il (Sarkozy) est le seul dirigeant à avoir trouvé les mots, les gestes et les actes capables d'endiguer la progression du FN", argumente M. Hortefeux, oubliant les 18% de Marine Le Pen au premier tour de 2012, comparés aux 10,4% de son père cinq ans auparavant.

Loin d'être écrit d'avance, le scénario risque de se heurter à une série d'obstacles qui ne se laisseront pas réduire facilement.

Selon Me Patrick Maisonneuve, son avocat, Bygmalion, c'est en réalité "l'affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy".

Même si Jérôme Lavrilleux, ex-directeur de cabinet de M. Copé, a pris soin de dire - en larmes à la télévision - que ni son patron, ni le président-candidat de 2012, étaient au courant du transvasement des factures de la campagne présidentielle vers les comptes du parti. M. Sarkozy devra en persuader les militants UMP, les Français et bien sûr la justice, alors que les perquisitions se succèdent.

Sur le chemin de son retour, il lui faudra éliminer des concurrents qui n'ont aucune intention de se laisser faire : Fillon, qui a rassemblé mardi les troupes de son association de soutien, Force républicaine, et prépare activement son programme de candidat. Et Juppé, qui le talonne désormais dans le coeur des Français de droite, selon les sondages.

Xavier Bertrand, qui a la primaire dans le viseur, a le premier donné la charge contre l'ancien président en lâchant : ceux qui ont eu rôle dans la campagne de 2012 "doivent se tenir à l'écart" de l'UMP.

En revanche, son ex-plus grand ennemi, Dominique de Villepin, juge que Sarkozy est aujourd'hui l'un "des très rares", avec Juppé, à pouvoir rassembler la droite.

Pour Sarkozy, qui n'avait pas prévu un retour aussi rapide, le chemin est escarpé. "En revenant maintenant, il ne choisit pas la meilleure des solutions, mais la moins mauvaise", dit un ancien ministre.

Source : AFP

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