Fessenheim: Greenpeace revendique une action "légitime"

  • Militants de Greenpeace dans des bateaux devant la centrale nucléaire de Fessenheim, le 18 mars 2014
    Militants de Greenpeace dans des bateaux devant la centrale nucléaire de Fessenheim, le 18 mars 2014 AFP/Archives - Sébastien Bozon
  • La centrale nucléaire de Fessenheim, investie le 18 mars 2014 par des militants de Greenpeace
    La centrale nucléaire de Fessenheim, investie le 18 mars 2014 par des militants de Greenpeace AFP/Archives - Sébastien Bozon
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Centre Presse Aveyron

Des militants de Greenpeace, jugés jeudi à Colmar pour une spectaculaire intrusion en mars dans la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), ont revendiqué devant le tribunal la "légitimité" de leur action.

"Il y a des lois qui ne devraient pas exister, comme (celle qui interdit de) pénétrer dans une centrale pour alerter mes concitoyens. C'est un devoir de faire parfois ce que je fais.C'est légitime, même si c'est illégal", a déclaré à la barre du tribunal correctionnel l'un des militants, Eddy Varin, un fonctionnaire de 41 ans résidant à Rouen.

"Nous n'avons pas fait cela de gaieté de cœur. Pour sensibiliser les gens, malheureusement il faut faire des choses médiatiquement importantes, de manière à faire pression sur les élus", a renchéri Jean-Michel Vourgère, 43 ans, un informaticien parisien.

Au total, 55 militants de Greenpeace, d'une vingtaine de nationalités, sont jugés pour "violation de domicile" et "dégradations", mais seuls trois d'entre eux sont présents au procès. Outre les deux militants français, un Allemand de 73 ans, Peter Wendt, s'est également présenté à la barre.

Parmi les prévenus, six ressortissants de pays non membres de l'espace Schengen (quatre Turcs, un Australien, un Israélien) font encore l'objet d'une interdiction de séjour en France.

Les autres étrangers (notamment une vingtaine d'Allemands, sept Italiens, trois Autrichiens, trois Hongrois) ont décidé de ne pas faire le déplacement par solidarité avec eux, a expliqué leur avocat, Me Alexandre Faro.

Avant l'ouverture du procès, quelques militants antinucléaires ont manifesté devant le tribunal leur soutien aux prévenus, en brandissant une banderole proclamant "Militants de Greenpeace, vous êtes les héros de notre temps!".

Les prévenus, de leur côté, ont posé pour les photographes à côté d'une banderole affirmant : "Nous désobéissons pour l'avenir".

Le 18 mars, arrivés en camion au petit matin et munis d'échelles, les militants avaient réussi leur opération surprise. La plupart d'entre eux avaient été interpellés rapidement, mais certains s'étaient hissés jusqu'au sommet du dôme d'un réacteur, avant d'en être délogés par les forces de l'ordre.

L'équipe internationale avait visé Fessenheim pour le symbole, afin de dénoncer les problèmes de sûreté posés, selon Greenpeace, par le vieillissement des installations nucléaires en Europe.

En service depuis 1977, l'installation haut-rhinoise est la doyenne des centrales françaises et se situe à la frontière avec l'Allemagne. Sa fermeture a été annoncée par François Hollande pour fin 2016, mais les antinucléaires l'auraient souhaitée plus rapide et craignent une volte-face.

Si Greenpeace voulait mettre en avant le vieillissement des installations, l'opération avait également relancé le débat autour de la vulnérabilité des centrales face au risque d'intrusion.

Source : AFP

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