Serbie: état de siège à Belgrade pour la première Gay Pride en quatre ans

  • Des unités spéciales de la police serbe déployées dans les rues de Belgrade avant le début de la Gay Pride, le 28 septembre 2014
    Des unités spéciales de la police serbe déployées dans les rues de Belgrade avant le début de la Gay Pride, le 28 septembre 2014 AFP - Andrej Isakovic
  • Une femme passe devant des barrières métalliques gardées par des policiers dans le centre-ville de Belgrade avant le début de la Gay Pride, le 28 septembre 2014
    Une femme passe devant des barrières métalliques gardées par des policiers dans le centre-ville de Belgrade avant le début de la Gay Pride, le 28 septembre 2014 AFP - Andrej Isakovic
  • Déploiement de policiers serbes dans le centre-ville de Belgrade avant le début de la Gay Pride, le 28 septembre 2014
    Déploiement de policiers serbes dans le centre-ville de Belgrade avant le début de la Gay Pride, le 28 septembre 2014 AFP - Andrej Isakovic
  • Une personne regarde un graffiti anti-gay sur un mur de Belgrade, le 26 septembre 2014 en Serbie
    Une personne regarde un graffiti anti-gay sur un mur de Belgrade, le 26 septembre 2014 en Serbie AFP - Andrej Isakovic
Publié le
Centre Presse Aveyron

D'importantes forces de la police antiémeute étaient massées dimanche dans le centre-ville de Belgrade qui accueille sa première Gay Pride depuis celle de 2010, marquée par de graves violences provoquées par des groupes ultranationalistes.

Le défilé est surveillé de près par l'Union européenne, comme un test du respect des droits de l'Homme par le gouvernement de la Serbie qui souhaite vivement intégrer le bloc des 28.

Dans le centre de Belgrade, où la marche doit avoir lieu, sur trois kilomètres à la ronde le trafic routier est interdit. Plusieurs milliers de gendarmes et policiers en tenue antiémeute sont présents en nombre à chaque coin de rue. Par endroits, ils sont alignés en travers des grands boulevards.

Les piétons sont tous fouillés. Peuvent passer uniquement ceux habitant dans cette zone et ceux munis d'accréditations pour participer à la marche.

Le centre ressemble à une ville en état de siège.

Le défilé doit commencer vers 12h30 (10h30 GMT) avec pour point de départ le siège du gouvernement, et se poursuivre sur environ deux kilomètres sur le boulevard Kneza Milosa, avant de passer devant le siège du Parlement et de s'arrêter devant la mairie de Belgrade.

Des groupes ultranationalistes et radicaux d'extrême droite ont menacé de descendre dans la rue pour protester contre la tenue de cet évènement.

Le Premier ministre, Aleksandar Vucic, assure que "quiconque tente de provoquer des incidents sera puni particulièrement sévèrement".

Initiative sans précédent, des membres de son cabinet ont annoncé leur participation à la Gay Pride, dont Jadranka Joksimovic, ministre de l'Intégration européenne, et Tanja Miscevic, négociateur en chef pour l'adhésion à l'UE ainsi que le ministre de la Culture, Ivan Tasovac.

Les organisateurs ont dit être optimistes malgré les menaces de contre-manifestations proférées par des radicaux.

"Pour la première fois depuis 2010, les autorités ont publiquement soutenu l'organisation de la Pride", a noté Boban Stojanovic, un responsable du comité d'organisation.

- Pour l’Église orthodoxe, la Gay Pride est immorale -

Des diplomates occidentaux, dont le chef de la délégation de l'Union européenne à Belgrade, Michael Davenport, ont également annoncé leur participation.

De son côté, le patriarche Irinej, chef de l'influente Église orthodoxe, majoritaire à plus de 80% dans ce pays de 7,1 millions d'habitants, a dénoncé la Gay Pride comme étant "immorale" et "imposée par le lobby homosexuel et leurs mentors d'Europe" occidentale.

Il a également dressé un parallèle entre l'homosexualité, la pédophilie et l'inceste.

Dans Belgrade, des graffitis antihomosexuels tels que "Non au défilé de la honte" et "Empêchez le défilé de pédés" ont été griffonnés sur les murs mais les services de la voirie s'empressaient de les effacer.

Il y a deux semaines, un militant allemand pour les droits des homosexuels a été hospitalisé pendant cinq jours après avoir été sévèrement battu à Belgrade où il a participé à une conférence sur les droits de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels).

Lors du défilé de 2010, les violences provoquées par des extrémistes hostiles à la Gay Pride avaient fait plus de 150 blessés, des policiers pour la plupart, et provoqué des dégâts dont le coût avait été évalué à plus d'un million d'euros.

La Serbie, qui a commencé en janvier ses négociations d'adhésion à l'UE, est l'objet de la plus grande attention quant à la garantie et au respect des droits de l'Homme, dont ceux de la communauté LGBT.

Source : AFP

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