Irak: alerte maximale à la veille de la grande fête chiite de l'Achoura

  • Des fidèles chiites s'autoflagellent pour célébrer l'Achoura le 3 novembre 2014 à Bassorah
    Des fidèles chiites s'autoflagellent pour célébrer l'Achoura le 3 novembre 2014 à Bassorah AFP - Haidar Mohammed Ali
  • Des membres des forces de sécurité le 3 novembre 2014 à Bassorah
    Des membres des forces de sécurité le 3 novembre 2014 à Bassorah AFP - Haidar Mohammed Ali
  • Attentat à la voiture piégée contre une tente destinée à abriter des pélerins chiites le 3 novembre 2014 à Sadr quartier chiite de Bagdad
    Attentat à la voiture piégée contre une tente destinée à abriter des pélerins chiites le 3 novembre 2014 à Sadr quartier chiite de Bagdad AFP - Ahmad Al-Rubaye
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Centre Presse Aveyron

Les forces irakiennes étaient en état d'alerte lundi dans la région de Bagdad pour tenter de prévenir des attentats de jihadistes sunnites contre les nombreux fidèles attendus pour célébrer la grande fête chiite de l'Achoura.

Outre la multiplication des attentats antichiites, le groupe Etat islamique (EI) a de nouveau prouvé son extrémisme et sa cruauté en exécutant des centaines de membres d'une tribu également sunnite mais qui a choisi de le combattre.

Le gouvernement irakien a déployé des dizaines de milliers de policiers et de soldats dans la capitale et sur la route menant à Kerbala, 110 km plus au sud.

C'est dans cette ville sainte chiite que des centaines de milliers de pèlerins sont attendus mardi pour les célébrations de l'Achoura qui commémore la mort de l'imam Hussein, une figure parmi les plus respectées du chiisme enterrée à Kerbala.

Les chiites sont considérés comme des hérétiques par l'EI.

Depuis samedi, "le plan de sécurité a été mis en place pour assurer la sécurité des pèlerins et nos forces sont en état d'alerte maximum", a indiqué à l'AFP un colonel de la police. A Bagdad, des rues ont été fermées de même que certains quartiers chiites comme Azamiyah alors que des mesures de sécurité draconiennes sont en place dans celui de Sadr City.

- "Le danger est plus grand" -

Les forces de sécurité sont également déployées en nombre le long de la route Bagdad-Kerbala, notamment dans les localités de Mahmoudiya et Youssoufia.

Selon le lieutenant-général Othmane Al-Ghanimi, plus de 26.000 membres des forces de sécurité et miliciens assureront la sécurité dans et autour de Kerbala et des hélicoptères participeront à l'opération. La foule de fidèles devra passer par des portiques de contrôle aux entrées de la ville sainte, et 1.500 policières vont superviser le passage des femmes pèlerins, a indiqué un porte-parole.

Ces derniers jours, les attentats contre les pèlerins se sont multipliés, faisant des dizaines de morts.

"Le danger est plus grand que les dernières années. Il y avait du terrorisme mais cela n'avait jamais atteint de tels niveaux", a estimé un colonel de police, en faisant allusion à la montée en puissance du groupe EI qui s'est emparé depuis juin de larges pans de territoires en Irak face à une armée irakienne totalement dépassée.

Dans la province occidentale d'Al-Anbar, qui s'étend de Bagdad à la frontière syrienne et qu'ils contrôlent en grande partie, les jihadistes ont exécuté ces derniers jours plus de 200 membres de la tribu Albounimer qui a rallié les forces irakiennes pour tenter de les déloger de la région.

Le bilan de ces massacres varie entre 200 et près de 400 morts selon les sources, sans aucun moyen de vérifier ces chiffres. Un colonel de police a évoqué plus de 200 morts, un responsable local 258, le ministère des droits de l'Homme 322 et un chef tribal 381.

Des enfants et des femmes figuraient parmi les personnes exécutées.

- Les peshmergas en action à Kobané -

Des images censées avoir été prises immédiatement après l'une de ces exécutions montrent les corps d'une trentaine d'hommes le long d'une rue dont le sol est couvert de sang, sous les yeux d'enfants et de jeunes hommes.

Accusé de crimes contre l'Humanité, l'EI est responsable de terribles exactions -viols, rapts, exécutions, crucifixions, nettoyage ethnique- dans les régions conquises en Irak et en Syrie et sur lesquelles il a proclamé un "califat" islamique en juin.

Ce groupe a profité de la guerre civile en Syrie pour s'emparer de vastes secteurs et cherche à s'assurer actuellement le contrôle d'une bande territoriale à la frontière syro-turque en tentant de prendre la ville de Kobané.

Dans cette troisième ville kurde de Syrie, devenue le symbole à la résistance de l'EI, les renforts de kurdes irakiens ont commencé à participer aux combats auprès de leurs compagnons d'armes pour essayer de chasser les jihadistes qui les assiègent depuis le 16 septembre, selon la principale milice kurde syrienne.

Les avions de la coalition conduite par les Etats-Unis ont mené au moins moins quatre frappes avant l'aube, visant notamment un convoi de l'EI se dirigeant vers Kobané, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Source : AFP

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