Une quarantaine de blessés lors d'une violente manifestation contre un ministre serbe du gouvernement du Kosovo

  • Un policier anti-émeutes arrête une manifestante durant des heurts violents à Pristina le 27 janvier 2015
    Un policier anti-émeutes arrête une manifestante durant des heurts violents à Pristina le 27 janvier 2015 AFP - Armend Nimani
  • Un manifestant devant des policiers anti-émeutes durant des heurts à Pristina, le 27 janvier 2015
    Un manifestant devant des policiers anti-émeutes durant des heurts à Pristina, le 27 janvier 2015 AFP - Armend Nimani
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Centre Presse Aveyron

De violents incidents ont fait mardi une quarantaine de blessés, dont 22 dans les rangs des forces de l'ordre kosovares, lors d'accrochages avec plusieurs milliers de manifestants kosovars qui réclamaient la démission d'un ministre serbe accusé d'avoir insulté les Albanais kosovars.

Des manifestants ont jeté des pierres contre la police qui a riposté en utilisant du gaz lacrymogène lors de ces incidents devant le siège du gouvernement à Pristina, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Il s'agit de la deuxième manifestation depuis samedi à Pristina pour réclamer la démission du Serbe kosovar, Aleksandar Jablanovic, ministre du Travail et l'un des trois ministres serbes du cabinet du Premier ministre Isa Mustafa.

"Jablanovic dehors" et "à bas le gouvernement", scandaient les manifestants - dont une trentaine ont été interpellés par la police -, pour qui le ministre a insulté la majorité albanaise du Kosovo, territoire qui a proclamé son indépendance de la Serbie en 2008.

Il y a deux semaines, M. Jablanovic avait provoqué la colère des Albanais lorsqu'il avait qualifié de "sauvages" des manifestants albanais qui avaient empêché un groupe de Serbes de visiter un monastère à l'occasion du Noël orthodoxe dans l'ouest du Kosovo sous le prétexte que des "criminels de guerre" se trouvaient parmi les pèlerins.

Le ministre s'est publiquement excusé, mais ses propos ont néanmoins provoqué plusieurs manifestations d'Albanais, qui représentent plus de 90% des 1,8 million d'habitants du Kosovo.

Mardi, les échauffourées ont éclaté lorsque plusieurs milliers de personnes, réunies à l'appel du mouvement nationaliste kosovar Autodétermination (Vetvendosje, opposition) ont tenté de pénétrer dans le bâtiment du gouvernement kosovar, dans le centre de Pristina.

"Nous allons poursuivre nos manifestations jusqu'à la démission de Jablanovic", a déclaré à la presse le chef du mouvement Autodétermination, Albin Kurti.

Au Kosovo, au printemps 1999, des bombardements aériens de l'Otan ont mis fin au conflit entre les indépendantistes kosovars et les forces de Belgrade (1998-99) qui se sont soldés par le retrait des forces de Belgrade du territoire.

Sur quelque 120.000 Serbes restés au Kosovo, environ 40.000 vivent dans le nord limitrophe de la Serbie et 80.000 dans des enclaves éparpillées sur le territoire peuplé essentiellement d'Albanais.

Les échanges entre Belgrade et Pristina se sont multipliés depuis l'accord conclu en 2013 visant à la normalisation des relations bilatérales, parrainé par l'Union européenne.

Le gouvernement de M. Mustafa, récemment formé, compte trois ministres serbes, signe d'une volonté d'apaisement des relations entre les Albanais et les Serbes du Kosovo mais aussi avec la Serbie.

Le dialogue entre Pristina et Belgrade doit reprendre début février à Bruxelles.

Source : AFP

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