Nucléaire: l'Américain Kerry face à l'Iranien Zarif pour trouver un accord

  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry arrive à Genève le 15 mars 2015
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry arrive à Genève le 15 mars 2015 Pool/AFP - Brian Snyder
  • Carte des principales installations nucléaires iraniennes
    Carte des principales installations nucléaires iraniennes AFP
  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif lors d'une conférence de presse le 28 février 2015 à Téhéran
    Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif lors d'une conférence de presse le 28 février 2015 à Téhéran AFP/Archives - Atta Kenare
  • La Secrétaire d'État adjointe Wendy Sherman arrive à l'hôtel Beau Rivage à Lausanne en Suisse, le 15 mars 2015
    La Secrétaire d'État adjointe Wendy Sherman arrive à l'hôtel Beau Rivage à Lausanne en Suisse, le 15 mars 2015 AFP - Fabrice Coffrini
  • Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry (g) et le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif  le 2 mars 2015 à Montreux en Suisse
    Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry (g) et le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif le 2 mars 2015 à Montreux en Suisse Pool/AFP/Archives - Evan Vucci
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Centre Presse Aveyron

L'Américain John Kerry retrouve lundi en Suisse l'Iranien Mohammad Javad Zarif pour un dernier effort en vue d'un accord historique sur le programme nucléaire de Téhéran qui l'empêcherait d'avoir un jour la bombe atomique.

Les deux ministres des Affaires étrangères de pays qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 35 ans doivent se rencontrer dans un palace de Lausanne à 08H00 (06H00 GMT) pour des entretiens qui vont durer toute la matinée.

Après 12 ans de tensions internationales et 18 mois de pourparlers intenses, la République islamique et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume Uni, France, et Allemagne), sous l'égide de l'Union européenne, se sont donné jusqu'au 31 mars pour sceller un règlement qui garantirait que l'Iran ne possèdera jamais d'armes nucléaires, en échange d'une levée des sanctions.

Avant d'arriver à Lausanne dimanche soir, John Kerry avait dit à la chaîne CBS son "espoir que dans les prochains jours cela soit possible".

"Finissons-en" avec ce dossier du nucléaire iranien qui empoisonne la communauté internationale depuis plus d'une décennie, avait lancé le chef de la diplomatie américaine, impliqué personnellement depuis des mois dans les tractations.

Sans rien dire sur le fond, il n'a toutefois pas caché qu'il restait des "divergences importantes" à deux semaines de l'échéance.

Après un accord provisoire conclu en novembre 2013, le 5+1 et l'Iran ont repoussé par deux fois la date butoir pour un règlement définitif. Et Washington a prévenu qu'il n'y aurait pas d'autre prolongation.

M. Zarif de son côté dit aussi qu'il espérait parvenir à des "solutions durant les prochains jours".

En cas d'accord politique d'ici au 31 mars, le 5+1 et Téhéran sont convenus de finaliser d'ici au 30 juin/1er juillet tous les détails techniques de ce règlement général.

Ce document de quelques feuillets fixerait les grands chapitres pour garantir le caractère pacifique des activités nucléaires iraniennes. Il établirait aussi le principe du contrôle des infrastructures de Téhéran, la durée de l'accord et le calendrier d'une levée progressive des sanctions.

- Levée des sanctions -

Sur ce point précis concernant le rythme de suspension des sanctions, l'Iran et le 5+1 sont en désaccord. Téhéran voudrait une levée en une seule fois de mesures punitives prises ces dernières années par l'ONU, les Etats-Unis et l'UE, qui l'étouffent économiquement et l'isolent diplomatiquement.

Le président Barack Obama a maintes fois promis qu'il ferait tout, y compris militairement, pour empêcher l'Iran de posséder un jour la bombe.

Mais depuis septembre 2013 et sa conversation téléphonique avec son homologue Hassan Rohani, il mise sur la carte diplomatique avec Téhéran et a fait d'un rapprochement avec la puissance chiite une priorité de sa politique étrangère.

Au grand dam d'Israël qui ne veut pas entendre parler d'un accord et d'une éventuelle réconciliation entre son ennemi iranien et son allié américain.

Après sa rencontre avec John Kerry, M. Zarif est attendu dans l'après-midi à Bruxelles pour voir les chefs des diplomaties européenne, française, britannique et allemande. Il doit ensuite revenir à Lausanne, où les directeurs politiques des gouvernements du 5+1 et de l'Iran se retrouvent mardi.

Une possible percée historique a toutefois déclenché une levée de boucliers au Congrès américain, contrôlé par les républicains.

"Apparemment, l'administration est sur le point de conclure un très mauvais accord avec l'un des pires régimes du monde, et qui leur permettrait de garder leur infrastructure nucléaire", a dénoncé dimanche le chef des républicains du Sénat, Mitch McConnell.

Face à l'hostilité de parlementaires américains, les durs en Iran donnent aussi de la voix: le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur les dossiers stratégiques, avait dénoncé la semaine dernière la "fourberie" de l'Amérique.

"En l'absence d'un succès tangible d'ici à la fin du mois, le processus de négociations pourrait succomber aux pressions extérieures" hostiles à un accord, redoute Ali Vaez, analyste de l'International Crisis Group.

Source : AFP

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