Valls dévoile des mesures pour actionner le "levier" de l'investissement

  • Le Premier ministre Manuel Valls durant les questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 7 avril 2015
    Le Premier ministre Manuel Valls durant les questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 7 avril 2015 AFP - LOIC VENANCE
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Centre Presse Aveyron

Après la claque des départementales, le gouvernement a dévoilé mercredi un arsenal de mesures pour rallumer l'investissement privé, flanqué toutefois d'une promesse sociale, le compte personnel d'activité, un signal adressé à la gauche.

Après la claque des départementales, le gouvernement a dévoilé mercredi un arsenal de mesures pour rallumer l'investissement privé, flanqué toutefois d'une promesse sociale, le compte personnel d'activité, un signal adressé à la gauche.

"Pour accélérer la reprise économique nous devons lever tous les blocages, agir sur tous les leviers. Et l'investissement est un levier essentiel", a dit le Premier ministre Manuel Valls lors d'une conférence de presse à l'Elysée.

Coup de pouce fiscal aux entreprises

La mesure la plus forte sera un coup de pouce fiscal d'un montant de 2,5 milliards d'euros aux entreprises faisant des investissements industriels (machines, robots, etc.), un effort qualifié de "sans précédent" par M. Valls. Matignon estime à cinq ans la durée moyenne des amortissements, et donc l'effet de cette mesure.

Les entreprises qui se lancent entre le 15 avril et le 15 avril 2016 dans de gros achats pourront déduire de leur bénéfice imposable un montant équivalent à 140% au total à hauteur de leur investissement. Cette mesure devrait produire des effets dès 2015 avant de monter en puissance.

Politique de l'offre

Elle doit selon M. Valls créer "une incitation pour que (les entreprises) investissent aujourd’hui et pas dans six mois". Le geste s'inscrit dans la droite ligne de la "politique de l'offre" de l'exécutif, s'ajoutant à 40 milliards de baisses de charges et d'impôts déjà consenties aux entreprises.

"Notre stratégie économique est la bonne", a assuré le chef du gouvernement, en évoquant de récents indicateurs encourageants, qui devraient permettre à la France de finir l'année sur une croissance de plus de 1%, et en promettant de "poursuivre sans relâche" sur cette voie. L'aide aux entreprises est flanquée d'autres mesures éparses, dont certaines très techniques.

"Chaînon manquant"

M. Valls a ainsi annoncé une augmentation de 2 milliards d'euros à 8 milliards d'euros de la capacité de prêts de la banque publique BPI France, et a par ailleurs inscrit l'adoption d'un plan de travaux autoroutiers de 3,2 milliards d'euros dans cette même logique de soutien à l'investissement.

Le gouvernement espère aussi, après déjà plusieurs tentatives plus ou moins concluantes, diriger davantage l'épargne et l'assurance-vie des Français vers les entreprises.

Aides de trésorerie aux collectivités locales

M. Valls a également eu une pensée pour les ménages, qui se verront davantage soutenus que prévu s'ils engagent des travaux de rénovation thermique, et promis des aides de trésorerie aux collectivités locales, dont les investissements ont dévissé l'an dernier.

Le tout doit mobiliser ce que les économistes appellent le "chaînon manquant de la reprise": seule la relance de l'investissement peut faire le lien entre une fugace reprise, soutenue par des facteurs externes (euro faible, pétrole bon marché, taux dérisoires), et une croissance durablement soutenue, créatrice d'emplois.

"Il ne peut y avoir de progrès économique sans progrès social."

Ce bataillon de mesures toutefois un impact budgétaire assez modeste, estimé par Matignon à 500 millions d'euros cette année, et que Bercy entend financer par des baisses de dépense. Le gouvernement, tenu par ses promesses européennes de discipline budgétaire, ne peut se permettre de flamber.

Comme pour contrebalancer ces mesures bénéficiant en premier lieu aux entreprises, M. Valls a fait une promesse qui devrait contenter les proches de Martine Aubry et l'aile gauche du Parti socialiste: la création au 1er janvier 2017 d'un "compte personnel d'activité. "Il ne peut y avoir de progrès économique sans progrès social. Les deux doivent aller de pair", a plaidé le Premier ministre.

Ce compte doit regrouper les différents comptes existants (pénibilité, formation,...) que les salariés pourront conserver tout au long de leur carrière. Le dispositif doit garantir une meilleure protection en cas de mobilité professionnel.

A Matignon, on ne cache pas que ce dispositif est un "énorme chantier d'ingénierie sociale, et que le calendrier est ambitieux. Il s'agit de "mettre l'épée dans les reins" en particulier des partenaires sociaux qui devront plancher sur le dispositif, dit-on dans l'entourage du Premier ministre.

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