Hollie Cook, la Sade pistolero

  • Hollie Cook sera le juin sur la scène du Rastaf’Entray Festival.
    Hollie Cook sera le juin sur la scène du Rastaf’Entray Festival. Repro CP
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    Hollie Cook, la Sade pistolero
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Monsieur l'ouïe

Musique. Elle sera la tête d'affiche du Rastaf’Entray Festival le 6 juin prochain. Découvrez Hollie Cook et de son style, le Tropical Pop. 

Le début du mois de juin sera chaud dans la cité d’Entraygues, à l’occasion du Rastaf’Entray Festival. Deux groupes de renommée internationale se partageront la scène du samedi 6 avec les Anglais de The Skints et Hollie Cook.

Fille du batteur des Sex Pistols et de la chanteuse des Belle Stars, filleule de Boy George, Hollie Cook a inventé un style qu’elle a, elle-même, baptisé Tropical Pop. Elle est le grand coup de coeur de l’association de la Jeunesse motivée d’Entraygues et de Monsieur l'ouïe qui nous livre une chronique dont il a le secret.

"Vous allez rire. Quand j’ai pris quelques renseignements sur Hollie Cook à la réception de son nouvel album, et au vu de sa jaquette pour le moins exotique, je croyais qu’elle était l’arrière arrière petite- fille de Thomas Cook, le célèbre explorateur. Mais ensuite, en explorant un peu plus, je me suis aperçu que la belle Hollie (la belle au lit ?) était en fait la fille de... Paul Cook, le batteur des Sex Pistols.

La digne héritière des punks de Londres

Diantre, voilà de quoi réveiller mon appétit, et pas seulement parce que Cook Cook signifie «cuisiner ». Anglaise donc, Hollie Cook est donc la digne héritière des punks de Londres, ceux qui au fil du temps aussi trouvaient un intérêt certain au reggae de Jamaïque, une fois que le pogo les avait laissés sur les rotules. Ce n’était certes pas dans la musique que se trouvait le point commun, même si dans les deux cas la mélodie était souvent rudimentaire, mais bien plutôt dans le propos et dans l’attitude rebelle adoptée par les deux genres. Hollie Cook, en mémoire de pôpa, s’inscrit dans cette attitude, mais loin du climat londonien et de ses danses frénétiques au fond de caves concerts enfumées.

Car elle nous embarque en galion vers des îles lointaines, de l’autre côté de l’océan, des îles peuplées de tribus sauvages vénérant le vaudou et des bébêtes tapies au fond des jungles, bébêtes qu’ils gardent loin de leurs villages en tapant sur des tambours et en dansant le reggae. Mais il y a une chose que Hollie a prise sur son navire en franchissant les mers, un truc qu’on retrouve dans sa musique: c’est le glamour. Car en l’écoutant, vous penserez invariablement à l’étrange «opérateur lisse» (traduction littérale et un peu confuse) de la sublime Sade.

Une sirène qui attire nos oreilles vers les rivages acérés de son royaume tribal

Drôle de nom pour un tube, mais la belle envoûtante nous a fait fantasmer de sa voix de velours, donnant un peu plus de sensualité aux patins que nous roulions alors aux rustres belles de nos bals de campagne. Hollie Cook, même sur une île exotique sans luxe ni confort, même habillée de peaux de bébêtes, est de cette trempe et de cette volupté-là. En grande prêtresse du village, elle est comme une sirène qui attire nos oreilles vers les rivages acérés de son royaume tribal.

Prêtresse, et aussi un peu sorcière vaudou, si l’on en croit une chanson qui lui va bien, Desdémone et sa nuit peuplée de vampires et de chromosomes paternels, ou le clip de son tube «Looking for real love », titre digne de madame Sade, mais avec lequel la belle Hollie (la belle au lit, je crois vous l’avoir déjà faite) joue avec sa poupée et ses aiguilles pour envoûter son bellâtre récalcitrant. Elle nous envoûte d’ailleurs tous, avec ses mélopées rastas et sa voix caressante, dans cet album qui est ad hoc en ces temps où la chaleur l’été nous cuit délicieusement la couenne.

Nous sommes certes en des territoires sauvages, loin de toute civilisation, mais ce n’est pas une raison pour ne pas se la jouer Club Med : allongé sur une chaise longue, sur la plage d’une piscine, au doux soleil couchant, sirotant un cocktail enivrant, et Hollie Cook chantant et tournant autour de nous, en faisant cliqueter ses colliers d’ossements... Plutôt deux fois qu’une, non ?" 

Hollie Cook, la Sade pistolero
Hollie Cook, la Sade pistolero

Hollie Cook, «Twice », chez Mr Bongo.

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