Autour du bac, un commerce prospère qui fleurit avant l’été

  • Le compte à rebours est lancé pour les candidats au Baccalauréat. 
Toutes les séries entameront en effet leur série d’épreuves mercredi, à 8 heures.
    Le compte à rebours est lancé pour les candidats au Baccalauréat. Toutes les séries entameront en effet leur série d’épreuves mercredi, à 8 heures. Archives CP
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Centre Presse Aveyron

Éducation. Annales du bac chez le libraire ou sur le net, vitamines chez le pharmacien, cours particuliers auprès d’officines spécialisées et séances de «coaching» par vidéo: autour du lycéen stressé, un commerce prospère et saisonnier, qui fleurit avant l’été.

Chaque année, près de 700 000 jeunes planchent fin juin pour décrocher le diplôme le plus célèbre de France. S’il ne bénéficie plus de la même aura qu’autrefois, le baccalauréat reste le sésame indispensable pour les études supérieures et plonge dans l’angoisse beaucoup de lycéens... et leurs parents. Une aubaine pour quantité d’acteurs.

Les annales du bac se sont vendues à 813 000 exemplaires en 2014, pour 6,2 millions d’euros de chiffre d’affaires, indique le cabinet d’études GfK. Après avoir beaucoup progressé, leurs ventes ont reculé de 11% par rapport à 2013, en raison peut-être de l’absence de changement dans les programmes en 2014 et de la concurrence d’internet. Les fiches et annales «restent un très gros chiffre», indique Stanislas Rigaut, responsable de la librairie Lamartine, à quelques pas du lycée parisien Janson-de-Sailly.

La philosophie, «la matière qui fait le plus peur»

«Les annales, c’est comme pour les cartes routières. On nous a dit qu’avec internet, nous n’allions plus en vendre. C’est faux». Les plus prudents -ou les plus angoissés?- se fournissent dès la rentrée, mais le gros des ventes s’effectue à partir de mai. Les plus demandées ? Celles de philosophie, «la matière qui fait le plus peur».

L’éditeur Hatier, numéro un de la préparation aux examens, accompagne ses annales d’un site sur internet, annabac.com, et d’une appli, avec fiches, vidéos, quiz et exercices. Des outils numériques gratuits pour 90% d’entre eux, indique-t-on chez l’éditeur, qui enregistre un boom des inscriptions sur son site à partir de mai (520 000 visiteurs par mois, contre 300 000 en temps normal). Pour les préparations papier (6 à 20€  selon les matières et les éditeurs), les achats frémissent à partir du printemps, avec les bacs blancs.

«Pas un remède miracle»

DigiSchool, qui se présente comme le leader français de l’éducation numérique, a lancé son appli bac 2015 et vise quelque 350 000 téléchargements pour cette édition. Accessible gratuitement, la plateforme créée en 2011 se finance grâce à la publicité. Plus chers, les cours de soutien.

Floraison d’offres sur le site de petites annonces leboncoin.fr : compter entre 15 et 20 de l’heure pour un cours donné par un étudiant, le double par un professeur. Parmi les sociétés de cours particuliers, le numéro deux du secteur, Complétude, organise à l’approche des épreuves des stages d’une journée en petit groupe (138€). Mais les cours particuliers tout au long de l’année restent la dominante. Le coaching est à la mode et tente une incursion auprès des futurs bacheliers.

Le site Mysuccess lance cette année des séances (par vidéo) destinées spécialement aux élèves, «pour gérer le stress de l’oral et l’angoisse de l’écrit». 90€  la séance par visioconférence, «moitié moins» qu’avec un coach en chair et en os, précise MySuccess. Moins chers, les vitamines et magnésium.

Médaille du bac 

«Ces produits se vendent principalement en période d’examen», note Philippe Besset, vice-président de la fédération des pharmaciens d’officine. «C’est une aide psychologique, qui répond aux angoisses sans faire de mal», mais «ce n’est certainement pas un remède miracle si l’on est angoissé parce qu’on n’a pas suffisamment travaillé», ajoute-t-il, pragmatique.

Et une fois le bac en poche, parents ou grands-parents peuvent offrir «la médaille du bac» (30 à 99€), conçue par la Monnaie de Paris. Un cadeau qui peut paraître désuet mais «qui se vend pas mal» depuis son lancement en 2009 car «il représente les efforts accomplis, la réussite, la rupture avec le monde de l’enfance», indique la Monnaie de Paris. «Et il dure plus longtemps qu’un iPhone ou iPod».

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