Syrie: Valls exclut à nouveau toute intervention terrestre, mais la France "soutiendrait" une coalition régionale au sol

  • Manuel Valls dans un train entre Evry et Paris le 5 septembre 2015
    Manuel Valls dans un train entre Evry et Paris le 5 septembre 2015 AFP/Archives - DOMINIQUE FAGET
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Centre Presse Aveyron

Manuel Valls a de nouveau exclu mardi toute intervention terrestre française ou occidentale en Syrie, mais indiqué pour la première fois qu'une éventuelle coalition de pays voisins intervenant pour "libérer la Syrie" de l'organisation Etat islamique aurait "le soutien de la France".

"Toute intervention terrestre, c'est-à-dire toute intervention au sol de notre part ou occidentale, serait inconséquente et irréaliste", a dit le Premier ministre dans son discours à l'Assemblée nationale pour défendre l'intervention aérienne française en Syrie, répétant les propos du président François Hollande.

"Mais si une coalition de pays de la région se formait pour aller libérer la Syrie de la tyrannie de (l'organisation Etat islamique) Daech, alors ces pays auraient le soutien de la France", a-t-il poursuivi.

C'est la première fois qu'un haut responsable français apporte publiquement le soutien français à ce scénario, a confirmé à l'AFP une source diplomatique.

Manuel Valls a justifié mardi devant les députés le refus de la France d'intervenir au sol en Syrie, une opération qui nécessiterait "des dizaines de milliers d'hommes", sans le soutien des alliés habituels de la France, et exposerait les troupes impliquées "à un très grand danger".

"J'ai entendu des voix plaider pour une telle option", a dit le Premier ministre alors que certains à droite, notamment Bruno Le Maire, défendent une intervention au sol.

"Intervenir avec les Européens ? Mais qui parmi eux seraient prêts à une telle aventure ? Avec les Américains ? Le veulent-ils ? Non", a souligné M. Valls, rappelant également les enseignements du passé "douloureux" de la guerre américaine en Irak.

"Ce que les exemples en Irak et en Afghanistan nous apprennent, c'est qu'il faudrait mobiliser plusieurs dizaines de milliers d’hommes, qui seraient alors exposés à un très grand danger", a également fait valoir le chef du gouvernement.

"C'est d'ailleurs le piège qui nous est tendu par les jihadistes: nous contraindre à intervenir sur leur terrain pour nous enliser, pour invoquer contre nous un soi-disant esprit de +croisades+, pour susciter une solidarité devant une prétendue+ invasion+", a-t-il dit.

Députés et sénateurs débattent ce mardi, mais sans voter, de l'engagement militaire français en Syrie et des frappes aériennes contre le groupe Etat islamique que le président François Hollande a jugées nécessaires lundi.

Source : AFP

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