Troisième jour de heurts sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem

  • La police israélienne utilise des grenades assourdissante pour disperser des manifestants palestiniens le 15 septembre 2015 sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem
    La police israélienne utilise des grenades assourdissante pour disperser des manifestants palestiniens le 15 septembre 2015 sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem AFP - THOMAS COEX
  • Des manifestants palestiniens crient des slogans face aux forces de sécurité israéliennes le 15 septembre 2015 à Jérusalem
    Des manifestants palestiniens crient des slogans face aux forces de sécurité israéliennes le 15 septembre 2015 à Jérusalem AFP - THOMAS COEX
  • Les forces de sécurité israéliennes escortent un fidèle juif le 15 septembre 2015 à Jérusalem
    Les forces de sécurité israéliennes escortent un fidèle juif le 15 septembre 2015 à Jérusalem AFP - THOMAS COEX
  • La police israélienne utilise des grenades assourdissantes le 15 septembre 2015  à Jérusalem
    La police israélienne utilise des grenades assourdissantes le 15 septembre 2015 à Jérusalem AFP - THOMAS COEX
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Centre Presse Aveyron

Palestiniens et policiers israéliens se sont de nouveau affrontés mardi sur et autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, au troisième et dernier jour du Nouvel an juif, malgré l'inquiétude et les appels au calme de la communauté internationale.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait réunir plusieurs de ses ministres et responsables de la sécurité et de la Justice dans la soirée alors que les appels à la retenue se multiplient, l'ONU s'alarmant du risque de violences étendues au Proche-Orient.

Comme depuis le début dimanche des célébrations du Nouvel an juif, les policiers se sont heurtés dans la matinée à des hommes masqués, retranchés dans la mosquée Al-Aqsa pour protester contre les visites de juifs sur l'esplanade.

Depuis dimanche, les heurts éclatent quand les policiers entrent sur le site pour les en déloger avant l'ouverture à 07H30 des visites pour les touristes non musulmans et les juifs.

Des centaines de policiers ont pris position sur l'esplanade, jusque sur le toit d'Al-Aqsa, répondant aux jets de pierres par des tirs de grenades assourdissantes.

Vingt-six Palestiniens ont été blessés et deux d'entre eux hospitalisés, selon le Croissant-Rouge. Cinq policiers ont été blessés selon la police. Quatre personnes ont été arrêtées.

"La police a pris d'assaut la mosquée Al-Aqsa", allant jusqu'au cœur du sanctuaire avant de ressortir, a affirmé Firas al-Dibs, porte-parole du Waqf, l'organisation dépendant de la Jordanie qui gère le troisième lieu saint de l'islam.

Comme à chaque fois qu'elle est accusée d'entrer dans Al-Aqsa, une grave offense aux yeux des musulmans, la police israélienne a assuré ne pas avoir pénétré dans les lieux et n'avoir fait que dégager les obstacles obstruant les portes de la mosquée pour les rabattre et enfermer les protestataires à l'intérieur.

- 'Propriétaires, voleurs' -

Les violences se sont aussi étendues aux ruelles étroites de la Vieille ville, secouées par des charges répétées de la police lançant des grenades assourdissantes sur des manifestants palestiniens et arabes israéliens.

Oum Omar, 42 ans, est venue de Nazareth, la grande ville arabe du nord d'Israël pour "défendre Al-Aqsa". Pour elle, "les vrais propriétaires d'Al-Aqsa sont dehors et les voleurs sont à l'intérieur".

Surplombant Jérusalem-Est, la partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée par Israël, l'esplanade abrite la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher et est le troisième lieu le plus sacré de l'islam.

Elle est aussi le site le plus saint des juifs, qui la révèrent comme le mont du Temple, là où se dressait le second Temple détruit par les Romains, dont l'unique vestige, le mur des Lamentations, est en contrebas. Des juifs radicaux militent pour le droit d'y prier et certains rêvent d'y construire le troisième Temple.

La visite de plus d'un millier de touristes et de juifs à l'occasion des fêtes juives a renforcé les craintes des Palestiniens et des autorités musulmanes qu'Israël n'impose un partage de l'esplanade: le matin pour les juifs, le reste pour les musulmans.

"Les Israéliens veulent diviser l'esplanade mais ils n'y parviendront pas", a dit l'un des manifestants palestiniens, Khaled Touffaha, commerçant de 46 ans. Comme tous les musulmans, "moi-même, mes enfants et mes petits-enfants sommes prêts à verser notre sang pour Al-Aqsa", a-t-il assuré entre deux détonations.

- Appels à la retenue -

La direction palestinienne réunie à Ramallah en Cisjordanie a appelé à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Gardienne des lieux saints musulmans de Jérusalem, la Jordanie a par la voix du porte-parole du gouvernement condamné les "incursions" israéliennes sur l'esplanade des Mosquées dénonçant une "agression flagrante contre les nations arabes et musulmanes".

Le roi Abdallah II de Jordanie a évoqué le sujet avec les présidents palestinien Mahmoud Abbas et égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Il a en outre appelé à une "position ferme" de la communauté internationale et à veiller "à l'arrêt des agressions et violations israéliennes", lors d'un entretien téléphonique avec le président du Parlement européen Martin Schulz.

Amman, lié à Israël par un traité de paix, avait rappelé son ambassadeur après des heurts similaires en novembre.

Les violences ont également suscité l'inquiétude et des appels à la retenue de la part des Etats-Unis, de l'ONU et de l'Union européenne.

"Quand le Moyen-Orient est confronté à une puissante vague de terreur et d'extrémisme, ces graves provocations ont le potentiel d'attiser la violence bien au-delà des murs de la Vieille ville de Jérusalem", a déclaré devant le Conseil de sécurité l'émissaire spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov.

Le Premier ministre israélien s'est toujours défendu de vouloir toucher au "statu quo", les règles tacites qui dirigent le site depuis 1967.

Elles permettent aux musulmans d'y monter quand ils le veulent et aux juifs d'y venir à certaines heures, mais pas pour prier.

Source : AFP

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