Le Ruthénois Olivier Douzou ajoute deux bouquins à sa collection

  • La recherche d’identité, les questions de ses enfants, le vrai, le faux, les apparences. Autant de sources d’inspiration.
    La recherche d’identité, les questions de ses enfants, le vrai, le faux, les apparences. Autant de sources d’inspiration. José A. Torres
Publié le
Lola Cros

L’illustrateur vient de publier «Pipeau» et «Buffalo Belle» aux éditions du Rouergue.

Tantôt graphiste, tantôt scénographe, il dirige, entre deux escapades professionnelles, la branche «Jeunesse» des éditions du Rouergue, qu’il a créée en 1994. Olivier Douzou est hyperactif. Le Ruthénois déborde. D’idées, de projets, de messages, et de passions. En vingt ans « au Rouergue », l’illustrateur jeunesse a signé de sa patte quelque… 90 albums !

Le mois dernier, ce sont deux nouveaux bébés qui sont venus s’ajouter à son palmarès: « Buffalo Belle » et «Pipeau». Deux bouquins "totalement différents" tant sur le sujet que sur la forme, qui ont immédiatement reçu une bonne critique unanime.

Il est-il elle?

"Poignant et bouleversant, ce sont les deux mots qui reviennent concernant “Buffalo Belle”", confie Olivier Douzou. Petite, Annabil préfère les cow-boys à la dînette. elle se fait appeler Buffalo Belle. Et inverse systématiquement les «il» et «elle». "On peut affirmer dans notre bon français que certaines gens sont incertains. Les accords réservent des surprises. Singulièrement l’amour est il, plurielles les amours sont elles", écrit Olivier Douzou comme prologue. "Je voulais dire aux gamins que dans la vie, ils sont libres de leurs choix et de leurs hésitations, confie le père de famille. Je l’ai fait pour mes enfants. Car la recherche d’identité et de personnalité touche tout le monde, mais reste paradoxalement peu traitée. Je veux leur dire que la liberté de vivre passe par la liberté d’hésiter."

Sous son trait de crayon noir et gras, on devine le visage des cinq gamins d’Olivier Douzou, à travers cette petite Annabil qui grandit. Et si le subtil (subtelle?) exercice de style fascine et amuse dans un premier temps, il s’avère, au fil des pages, plus dérangeant. Laisse perplexe dès lors qu’il se détache du jeu de cour de récré. "Elle ou il, ce n’est plus désormais un détail futelle", lâche Annabil après plusieurs pages.

«Je» final

"Ce livre désarçonne, je le sais", sourit son auteur qui n’entend pas théoriser sur le genre mais plutôt "s’amuser, interroger les lecteurs sur l’identité, sur le genre grammatical et sur le genre humain". L’album s’achève sur l’affirmation du « je »: "Je suis ce que je suis, je serai ce que je veux". Un « je » que l’on "se prend en pleine gueule, n’est ce pas?", sourit malicieusement Olivier Douzou.

Ceci n’est pas une pipe

Dans un registre totalement différent mais non moins dénué de sens, « Pipeau » traite du vrai et du faux pour les tout-petits. On y découvre une multitude d’objets et d’animaux très graphiques, construits à partir d’une forme unique: celle d’une pipe. Sauf que… "Ceci n’est pas une pipe", prévient illico l’auteur, à la manière de Magritte.

Un album percutant et efficace qui pousse le lecteur à regarder au-delà des apparences. Des messages forts, des pirouettes insoupçonnées, un coup de crayon mis au service des mots. La patte Douzou n’en finit pas de surprendre.

«Pipeau», 13 €, «Buffalo Belle», 12 €, aux éditions du Rouergue. Pour tout savoir d’Olivier Douzou : olivierdouzou.com

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