Loi travail: semaine agitée dans les transports à l'approche de l'Euro de foot

  • Le Premier ministre Manuel Valls lors d'une réunion à Matignon avec les pétroliers et les transporteurs le 28 mai 2016 à Paris
    Le Premier ministre Manuel Valls lors d'une réunion à Matignon avec les pétroliers et les transporteurs le 28 mai 2016 à Paris AFP - FRANCOIS GUILLOT
  • Manifestation contre la loi travail le 26 mai 2016 à Rennes
    Manifestation contre la loi travail le 26 mai 2016 à Rennes AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
  • La gare Saint-Lazare à Paris le 26 avril 2016, jour de grève à la SNCF
    La gare Saint-Lazare à Paris le 26 avril 2016, jour de grève à la SNCF AFP/Archives - MIGUEL MEDINA
  • Des voyageurs le 29 mai 2016 gare Montparnasse à Paris
    Des voyageurs le 29 mai 2016 gare Montparnasse à Paris AFP - MATTHIEU ALEXANDRE
  • Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez le 27 mai 2016 à Bobigny
    Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez le 27 mai 2016 à Bobigny AFP - BERTRAND GUAY
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement n'en a pas terminé avec la contestation de la loi travail: après les carburants, le secteur des transports s'apprête à vivre une semaine agitée avec des appels à la grève, reconductibles, lancés pour des motifs mêlant revendications internes et opposition à la loi travail, alors que l'Euro de football approche.

La situation s'est améliorée sur le front des carburants, avec le déblocage de la quasi-totalité des dépôts pétroliers, mais des perturbations perdurent. "Il y aura de l'essence" lundi dans les stations, a assuré dimanche le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.

Six des huit raffineries françaises sont toujours à l'arrêt ou au ralenti. La grève a été reconduite aux terminaux pétroliers de Marseille et du Havre, qui alimentent Orly et Roissy en kérosène. Le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum.

Le bras de fer se poursuit entre l'exécutif et les anti-loi travail, CGT en tête. François Hollande et Manuel Valls entendent aller "jusqu'au bout" du projet de loi et se montrent inflexibles sur l'article 2, qui consacre la primauté de l'accord d'entreprise sur la branche.

Pour la première fois depuis deux mois, le Premier ministre a appelé samedi le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, qui y a vu un "bon signe". Dimanche soir, il a exigé le retrait de l'article 2, "colonne vertébrale" du texte. "Si le gouvernement dit +on suspend la procédure parlementaire, on discute, on améliore+, y'a pas de problème. C'est ce qu'on dit depuis le début", a-t-il affirmé, se défendant d'infléchir sa position.

Mais le numéro un de la CFDT, Laurent Berger - également contacté par le Premier ministre samedi - a demandé, lui, le "maintien de l'article 2", en "l'expliquant davantage".

La prochaine étape parlementaire se déroulera au Sénat à partir du 13 juin.

Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 46% des Français souhaitent que le gouvernement retire le projet. Mais selon un autre sondage Odoxa-Le Parisen, 53% des Français ne soutiennent pas le mouvement actuel.

- Négociations cruciales à la SNCF -

Les opposants au texte ne baissent pas les bras, l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL) ayant appelé "à amplifier les mobilisations", avant la journée nationale d'action le 14 juin.

D'ici là, la mobilisation va se concentrer dans les transports.

A la SNCF, où de délicates négociations sur le temps de travail des cheminots entrent dans leur phase finale, les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD Rail, CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir de mardi soir. Aux motifs internes, la CGT-Cheminots, premier syndicat, et SUD Rail ont ajouté l'opposition à la loi travail.

Les syndicats espèrent peser sur les négociations qui doivent se poursuivre jusqu'au 6 juin, à quelques jours du coup d'envoi, le 10, de l'Euro de football, dont la SNCF est le transporteur officiel.

"On ne va pas empêcher les gens d'aller voir les matchs de foot mais il faut que le gouvernement aussi veuille discuter. Tout est entre les mains du gouvernement", a lancé M. Martinez.

L'Unsa, deuxième syndicat à la SNCF, juge pour l'heure les propositions de la direction "insuffisantes", et maintient en l'état son préavis. Comme la CFDT, elle prendra sa décision lundi.

Pour la SNCF, cette menace de grève dure vient s'ajouter à une fin de semaine difficile, avec deux pannes successives qui ont bloqué des milliers de passagers vendredi et dimanche.

Pour les Franciliens, des difficultés sont aussi à prévoir à partir de jeudi à la RATP, avec un appel à la grève "illimitée" de la CGT. Le premier syndicat de la régie demande la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi El Khomri.

SUD-RATP, troisième force syndicale, a déjà appelé à une grève illimitée à compter du lancement de l'Euro "contre la loi travail et "la remise en cause du statut RATP".

Le trafic aérien pourrait aussi connaître des perturbations, en raison d'une grève à l'Aviation civile (DGAC) prévue du 3 au 5 juin, pour des revendications internes.

Enfin, dans les ports et docks, la CGT appelle à un arrêt de travail de 24 heures jeudi contre la loi El Khomri.

Source : AFP

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