Les «fouilleurs» de retour à Roquemissou

  • «Nous avons trouvé des vestiges d’habitat, des outils, des traces de nourriture,du bois brûlé... 
Cela permettra d’expliquer le monde dans lequel ils vivaient», explique Thomas Perrin, responsable des fouilles.
    «Nous avons trouvé des vestiges d’habitat, des outils, des traces de nourriture,du bois brûlé... Cela permettra d’expliquer le monde dans lequel ils vivaient», explique Thomas Perrin, responsable des fouilles. Xavier Buisson
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Xavier Buisson

Savoir comment s’est passée la rencontre, il y a 7000 ans, et quelles étaient les relations entre derniers chasseurs et premiers paysans: voila ce qui anime les huit fouilleurs de Roquemissou, près de Montrozier.

Le lieu a été le théâtre, il y a quelque 7000 ans, d’une sorte de passage de relais entre les derniers chasseurs et les premiers paysans, les premiers quittant ce site de Roquemissou pour laisser la place aux seconds. Aujourd’hui, originaires de toute la France (Paris, Toulouse, etc.) et même du Togo, huit fouilleurs bénévoles s’y relaient depuis trois semaines. Ils sont étudiants en master ou en doctorat d’archéologie et s’activent sur le site.

À leur tête pour superviser les fouilles, Thomas Perrin, chargé de recherche au CNRS de Toulouse. Alors qu’il officie sur place pour la cinquième année et que d’autres fouilles ont eu lieu dans les années quatre-vingt, Roquemissou est pourtant loin d’avoir livré tous ses mystères. «Le site a connu plusieurs occupations entre 11500 (fin du paléolithique supérieur) et 2300 (fin du néolithique) avant notre ère», explique-t-il. 

«Savoir comment s’est passée la rencontre»

Mais la période qui intéresse plus particulièrement la petite équipe se situe autour de -5000ans, ce qui correspondrait à la date de la rencontre entre chasseurs et agriculteurs. «Nous avons trouvé des vestiges d’habitat, des outils, des traces de nourriture, du bois brûlé... Cela permettra d’expliquer le monde dans lequel ils vivaient à travers l’étude de ces relations entre les derniers chasseurs et les premiers paysans, qui se sont déplacés ici depuis le Moyen orient. La question, pour nous, est de savoir comment s’est passée la rencontre», explique l’archéologue.

À son apogée, Roquemissou, à flanc de falaise, était une sorte de petit village rassemblant plusieurs familles. «Un cimetière a été découvert sur les hauteurs. Il accueillait une quarantaine de sépultures», détaille Thomas Perrin. «Le paysage devait être à peu près similaire mais la topographie est différente, c’était beaucoup plus pentu. Le relief a été façonné par l’homme». Une foi installés, ceux qui sont devenus les premiers paysans de l’Aveyron se sont lancés dans l’élevage («sans doute moutons, chèvres, vaches, quelques cochons») et vraisemblablement dans la culture du blé... même si tout reste à prouver. Pour cette cinquième campagne, la surface de fouille a été agrandie afin de vérifier les informations recueillies les années précédentes... et pourquoi pas faire quelques découvertes? La balle est désormais dans le camp des huit fouilleurs qui, armés de truelles, pinceaux, spatules et même d’un aspirateur, travaillent sur le site cinq jours par semaine de 8h30 à 17h30. 

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