Conférence ce soir à Rodez : comment le sport peut être source de radicalisation

Le Comité départemental olympique et sportif (Cdos), en partenariat avec la DDCSPP et l’Institut national universitaire Champollion, organise une soirée d’information et d’échanges sur le thème « Prévenir et détecter la radicalisation dans le milieu sportif », aujourd’hui à 18 h 30 dans l’amphithéâtre de l’Université, à Rodez (avenue de l’Europe). Une conférence-débat animée par Médéric Chapitaux, expert du milieu sportif, aujourd’hui en disponibilité du Ministère des Sports.

Le phénomène de la radicalisation dans le sport est-il émergent ?

Au sens strict du terme non. Mais dans le sport, la prise de conscience est nouvelle, balbutiante. Or le sport est impacté. Comme tout le monde par la radicalisation. Sauf que l’on n’a pas voulu le voir. La première définition de ce phénomène est apparue après les attentats du 11 septembre 2001, à New-York.

En Aveyron, naïvement, on pourrait se sentir épargné...

Allez en Haute-Saône ou dans le Doubs et vous verrez que ce phénomène n’est pas lié aux grandes villes. Il s’est répandu. Il est donc quasiment impossible que l’Aveyron soit épargné. À moins que ce soit une exception et donc un cas d’étude. Toute la difficulté est de se pencher sur la question sans être taxé de discrimination. C’est très compliqué car on n’a rien vu ou voulu voir. Mais maintenant, il faut arrêter de se cacher car on est touché.

Quelles peuvent être les différentes formes ?

Les gens font beaucoup l’amalgame entre Islam et radicalisation. Or, dans le sport, on rencontre toutes les formes : d’extrême droite ou religieuse, même s’il faut nuancer car, pour moi, cette radicalisation relève surtout de l’idéologie. Sur le territoire français, les radicalisations idéologiques et religieuses sont les plus marquées. Sur les 10 attentats majeurs perpétrés en France depuis 2013, ou même 2012 avec Mohamed Merah, tous les auteurs affichent un même marqueur : le sport. C’est pour cette raison qu’il faut l’étudier, ce que je fais. Tout en gardant à l’esprit que l’amalgame est le plus gros danger... La suite de l’entretien dans votre édition du dimanche 19 mars.