Quand un ténor de Paris vient défendre un chef d’entreprise pincé à Millau avec 5 kg de cannabis

  • Quand un ténor de Paris vient défendre un chef d’entreprise pincé à Millau avec 5 kg de cannabis
    Quand un ténor de Paris vient défendre un chef d’entreprise pincé à Millau avec 5 kg de cannabis
Publié le
Centre Presse Aveyron

L’avocat Patrick Klugman, défenseur des victimes de la famille Merah, de quelques célébrités comme Omar Sy, Yann Moix, BHL ou encore des Femen, mais également militant très engagé contre le racisme, en charge des relations internationales et de la francophonie à la ville de Paris, était mardi à Rodez. Pas en vacances.

Mais bel et bien avec sa robe, dans la salle d’audience du tribunal correctionnel. Il défendait un chef d’entreprise turc, interpellé le 29 juin à la barrière de péage du viaduc de Millau avec à son bord, un peu plus de cinq kilos d’herbes de cannabis, qu’il transportait de l’Espagne vers les Pays-Bas. Loin de quelques-uns des dossiers qu’il traite habituellement.

«Surprise»

Ce chef d’entreprise turc, spécialisé dans le matériau de construction et l’immobilier, a fait appel à lui, après avoir demandé un délai pour préparer sa défense, lors de sa comparution immédiate du 3 juillet. Les juges, compte tenu de ses conditions de représentations, ne l’avaient pas mis en détention provisoire et une provision de 50 000 euros lui avait été demandée. Mardi, il s’est donc présenté libre à l’audience avec son épouse. « Une première surprise » pour le procureur Wolff qui a admis craindre le voir s’évanouir dans la nature.

«Un problème avec la drogue»

Avec une interprète à ses côtés, il a expliqué avoir commis ce délit pour régler un problème de dettes. Laissant le tribunal dubitatif compte tenu de la situation confortable du couple, son épouse, brillante spécialiste en conseil, « gagnant 250 000 euros par an » tel que l’a dévoilé Me Klugman. « Il a en fait un problème avec la drogue. Il l’a caché à son entourage, notamment celui de son épouse. Il devait régler cette dette par rapport à cela ».

Pas de quoi amadouer le procureur Wolff. Pour lui, il s’agit de trafic, tout simplement. « Parce que la France est située entre deux pays qui dépénalisent petit à petit la consommation de cannabis, mais pas le trafic, l’A75 est une autoroute idéale. Mais cela ne doit pas être l’autoroute de la drogue ! ».

Et de requérir 15 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, invitant les juges à méditer sur la morale de la Fontaine à propos des « Animaux malades de la peste », « selon que vous serez puissant ou misérable ». Les juges ont finalement condamné ce chef d’entreprise à 18 mois de prison avec sursis, une interdiction de territoire de 5 ans, la confiscation de 33 500 euros sur sa provision et une amende douanière de 16 500 euros correspondant à la valeur de la marchandise prohibée.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?