Réaménagement de la rocade de Rodez : quelles sont les options privilégiées ?

Riverains, Grands Ruthénois, usagers, simples curieux... Ils étaient près de 150 lundi soir à la salle des fêtes de Rodez pour la dernière réunion publique consacrée au projet d’aménagement de la rocade, présenté sous le regard de Michèle Lugrand, secrétaire générale de la préfecture, par les services de la Dreal (direction régionale des routes, notamment). Nicolas Méry, chef de la division maîtrise d’ouvrage à Toulouse et Gérard Lagarde, responsable de l’opération, ont épluché le dossier dans tous ses enjeux.

Enjeux au premier rang desquels la fluidité d’un trafic qui ne cesse de croître avec, à ce jour, 35 000 véhicules quotidiens sur cette rocade (essentiellement du trafic local concernant les riverains) et des temps d’attente souvent pesants pour les automobilistes, comme l’a rappelé Christian Teyssèdre. Le président de Rodez Agglomération plaide « l’importance des aménagements pour le développement de l’économie. Car l’avenir de l’Agglo se joue aussi avec la RN 88 ».

La Dreal assure avoir pris en compte « le dynamisme du secteur qui recouvre une zone de chalandise de 175 000 personnes » et l’évolution des pratiques, le trafic devant « évoluer de 11 % à l’horizon 2035 ». Et en matière d’avenir, il faudra savoir prendre patience car les procédures, tout autant que le financement, ne permettront pas au chantier d’être lancé avant 2019, après l’enquête publique. « On espère qu’à l’horizon 2023, tout sera terminé », avance Christian Teyssèdre.

Côté finances, seuls 10 M€ ont été débloqués par l’actuel contrat de plan état-Région et concernent les études et les éventuelles acquisitions foncières. Il faudra y rajouter 40 M€ au bas mot, à inscrire au prochain contrat de plan. L’état, maître d’œuvre et co-financeur au côté de l’Agglomération, aidée par la Région, et du Département, doit s’y employer.

On le sait, les trois giratoires de la rocade feront l’objet d’une redéfinition en dénivelés propre à séparer les flux locaux et les flux de transit et à ne plus constituer d’obstacle sur la RN 88 : celle-ci passera par-dessus à Saint-Félix, tandis qu’aux Moutiers et à Saint-Marc, elle sera franchie par les départementales d’accès (route de Conques, route d’Espalion) en passages supérieurs. Saint-Félix et Saint-Marc ont fait chacun l’objet de trois scénarios prenant en compte l’environnement, le confort routier, le coût prévisionnel, la visibilité des commerces, les nuisances (murs antibruit)...

La circulation douce fait l’objet d’une étude spécifique pour permettre aux cyclistes et piétons de naviguer en toute sécurité, hors RN 88 à quatre voies. Pour les Moutiers, une seule solution envisagée, présence du viaduc SNCF oblige. Avec des bretelles d’accès à la RN 88 qui passeront sous l’ouvrage ferroviaire. Nulle part on ne creusera le sol (trop de problèmes hydrauliques, trop de réseaux souterrains).

Au final, les riverains appelés à se prononcer ont surtout été convaincus par la Dreal du bien fondé des solutions choisies, mais ont pu exprimer doutes et craintes, ce qui est bien là l’objet de la concertation. Et l’on remarquera que l’auditoire n’a pas boudé son plaisir de poser des questions tant politiques (écologie, prévention des bruits, opportunité des aménagements face à l’augmentation prévue du trafic) que techniques et... humaines : « En engageant autant d’argent sur le projet, il est clair que l’on n’est pas prêt de la voir terminée un jour, cette rocade ! ». Gardons espoir.