20e Concours des bœufs de Pâques de Baraqueville

Il y a 20 ans, en 1998, quand une poignée de pionniers encouragés par le négociant Gérard Sudriès ont décidé d'organiser à Baraqueville le premier concours des Bœufs de Pâques, 67 bêtes ont été présentées par les rares éleveurs de la région qui faisaient un peu d'engraissement. Vingt ans plus tard, le nombre et la qualité n'ont plus rien de commun avec cette première édition. Le concours de Baraqueville est devenu national, il figure parmi les trois plus importants de France, près de 400 animaux représentant toutes les races présentes en Occitanie y sont présentés, il produit, de l'avis unanime de tous les professionnels, la plus belle barre d'honneur (la ligne qui réunit tous les prix du concours) de France. Pendant les dix premières années, le concours de Baraqueville a d'abord gagné en taille puis, au cours de la dernière décennie, il s'est imposé pour son exceptionnelle qualité.

Une révolution économique

Au-delà de la fierté légitime qu'apporte une telle réussite à ses concepteurs, le concours de Baraqueville est aussi (et surtout) un incroyable moteur économique pour toute une filière professionnelle qui a profondément modifié l'agriculture locale, a créé des activités nouvelles, a généré des emplois et apporté au territoire de la richesse. Avant Baraqueville, l'élevage aveyronnais se contentait de faire naître des bêtes qui, ensuite, partaient à l'engraissement vers d'autres régions. C'était une activité assez peu valorisante pour les éleveurs.

Depuis Baraqueville, sur les recommandations des négociants à la recherche de bovins de grande qualité, les agriculteurs ont appris le métier d'engraisseur, qui leur apporte fierté, satisfaction intellectuelle et revenus supérieurs. Et avec ce métier se sont aussi aussi développées, sur le territoire, toutes les activités de la filière : fabricants d'aliments, négociants, chevillards, abattoirs, grande distribution, artisans bouchers... Jusqu'aux fabricants et fournisseurs de matériel d'élevage.

Ces professionnels ont ainsi acquis des compétences et une technicité qui les placent au sommet de la qualité et font de l'agriculture aveyronnaise l'une des plus performantes. Les acheteurs viennent de toute la France pour s'approvisionner en bœufs de Pâques et certains, créant ainsi ambiance et émulation, jouent à fond le jeu des ventes aux enchères pour enlever les plus belles bêtes. Au bout du compte, cette véritable révolution s'est opérée pour le plus grand bénéfice des consommateurs, qui peuvent trouver chez leurs bouchers, toute l'année (et pas uniquement autour de Pâques!), des viandes exceptionnelles de qualité et de traçabilité.

Autre preuve de l'indéniable intérêt du concours des Bœufs de Pâques de Baraqueville : le nombre et la fidélité des partenaires qui accompagnent cette manifestation. Pour ne citer que les principaux : Banque Populaire d'Occitanie, Evialis, Arterris, Carrefour Market Baraqueville, Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, Groupama, Mutuelle d'Assurance des Professions Alimentaires (MAPA)...

Paroles de pionniers

Ils ont fait partie des pionniers, une poignée de négociants, engraisseurs, fabricants d'aliments, bouchers qui ont décidé, en 1998, de reprendre à Baraqueville le modeste concours qui avait lieu auparavant à La Salvetat-Peyralès et où les acheteurs pouvaient se fournir, une fois l'an, en bovins de qualité supérieure à l'ordinaire. Ils témoignent de leur engagement initial et des évolutions profondes que le concours de Baraqueville a engendré dans toute la filière. Nicolas Andrieu (engraisseur) : « Après avoir fait un stage dans le Charolais, je me suis pris de passion pour l'engraissement.

Comme il n'y avait rien dans ce domaine dans le Sud-Ouest, j'ai tout de suite adhéré à l'idée d'un concours à Baraqueville. C'est une plus value pour l'agriculture locale. De plus, l'Aveyron est multiraces, ce qui permet de servir un très large panel de clients dans toute la France. Avec la montée en puissance du concours de Baraqueville, l'engraissement aveyronnais a acquis une grande maîtrise. Il est maintenant au top national. »

Claude Azémar (artisan boucher) : « L'évolution de la production locale a été incroyable. En 20 ans, les animaux ont gagné 100 kg de carcasse, la qualité est au top et on retrouve cette qualité chez les bouchers tout au long de l'année. Le vendredi, à Baraqueville, il se négocie jusqu'à 1,5 million d'euros de bêtes. Tout le monde vient acheter à Baraqueville parce qu'on a l'assurance de la qualité et de la traçabilité. »

Eric Ferris (fabricant d'aliments) : « Le développement du concours de Baraqueville a beaucoup fait évoluer notre métier, nous qui étions alors l'un des seuls fabricants d'aliments présents sur le territoire. Nous avons appris à engraisser les gros bovins sans OGM, sans hormones, sans ensilage, etc... Nous en sommes arrivés à produire aujourd'hui la viande la plus saine qui soit, qui tient en frigo et qui répond aux exigences de qualité de tous les acteurs de la filière. » Christophe Azémar (grossiste) : « Mon patron, M. Pons, a tout de suite participé à l'aventure de Baraqueville, avec la volonté de mettre en avant la qualité des bêtes de concours. Rapidement, nos clients nous ont commandé ces bêtes par demi-carcasses. Même si certains petits détaillants ont aujourd'hui plus difficultés pour acheter ces carcasses dont le poids a grossi, c'est toujours un immense plaisir de choisir ces bêtes de concours exceptionnelles. »

Le programme

Le 20e Concours des Boeufs de Pâques se tient les 16 et 17 mars à l'espace Raymond Lacombe de Baraqueville.
Vendredi 16 mars
Jusqu'à 8h30 : accueil des animaux
A partir de 7h30 : petits déjeuners servis par les jeunes bouchers
A 10h : fermeture du foirail et début des opérations du jury
A 14h : vente aux enchères suivie de la vente générale
A partir de 21h : repas des éleveurs, apéritif offert par l'association des commerçants, soirée animée par Daniel Rebel et son orchestre
Samedi 17 mars
De 8h30 à 9h30 : concours culinaire jugé par Nicole Fagegaltier, chef aveyronnaise étoilée, Frédéric Rubio, formateur à la Chambre de Métiers et Gérard Baud, chef et chroniqueur gastronomique de TF1. Les concurrents de ce concours doivent préparer des plats à partir d'ingrédients imposés par les organisateurs.
A partir de 10h : balade des Vieux Volants du Ségala (véhicules anciens)
A 10h : Loto bouse et tombola de l'association des Parents d'élèves
A 11h, remise des prix et vin d'honneur
Pendant les 2 jours
Démonstrations de greffes avec l'association Variétés Locales 12
Présence du chroniqueur Gérard Baud
8e forum de la Boucherie animé par les Jeunes bouchers (démonstrations de découpe)
Restauration vendredi midi, vendredi soir et samedi midi