Grève SNCF, jour 2 : le trafic encore très perturbé

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    Grève SNCF, jour 2 : le trafic encore très perturbé
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Centre Presse

Bis repetita mercredi sur les quais de gare: pour le deuxième jour de grève à la SNCF, le trafic ferroviaire est encore très perturbé et les bouchons étaient doublés en début de matinée sur les routes de la région parisienne.

La direction de la SNCF prévoit un TGV sur sept et un train régional sur cinq en moyenne, soit sensiblement la même chose que mardi.

Ce premier épisode de cette grève de deux jours sur cinq étalée sur trois mois doit s’achever jeudi matin. Dans la foulée, CGT, Unsa, SUD et CFDT se réuniront avant une table ronde l’après-midi au ministère des Transports sur la dette, le financement et le statut de l’entreprise SNCF. Vendredi, une autre réunion au ministère se penchera sur les droits sociaux des cheminots.

A Marseille, le calme régnait à la gare Saint-Charles, où de nombreux passagers patientaient, résignés, en salle d’attente. Dans le hall, Mistah, casquette sur la tête, restait philosophe: «Depuis hier, je tente de rejoindre Miramas, où j’habite. J’ai dû passer la nuit à Marseille, mais tant mieux, j’en ai profité pour faire la fête!» Appuyé sur son VTT, le trentenaire approuvait les cheminots qui «ont bien raison de se défendre».

A la gare de Lyon-Perrache, vers 07H00, Véronique, une aide à domicile de 54 ans, a dû prendre «le premier train à Saint-Etienne pour venir travailler à Lyon». «Pour mon employeur, la grève, c’est pas son problème. Il faut être à l’heure», dit-elle. «Je n’ai pas trop saisi le fond de la grève mais il faut qu’ils arrêtent.»

«Je comprends les raison de la grève, estime en revanche Emilie Hoertel, 39 ans, clerc d’avocat à Paris, qui fait le trajet chaque jour depuis Dijon. Même si ça nous arrange pas la vie, pour garder un service public qui maille le territoire, ça vaut le coup de se battre.»

Rencontrée elle aussi à Dijon, Françoise Sirugue, 45 ans, qui travaille à Paris dans les assurances, juge que «trois mois (de grève, ndlr), c’est un peu trop». «Je suis restée à la maison hier (mardi), mais ce n’est pas possible tous les jours».

A Lille, Marc Cornille, 56 ans, en CDD, a «peur de perdre (s)on boulot à cause de ce mouvement». «Je comprends les revendications mais pas les modalités.»

Mercredi, à 07H30, on comptabilisait 350 km de bouchons cumulés en Ile-de-France, selon le site d’information routière Sytadin, soit le double de la moyenne habituelle (175 km) à la même heure.

Comme prévu par la SNCF, le trafic avait déjà été «très perturbé» mardi, premier jour d’une grève par épisode sur trois mois. La direction a annoncé un taux de grévistes de 33,9% en matinée, soit moins que les 35,4% enregistrés le 22 mars. Mais parmi les «agents indispensables à la circulation des trains», le taux atteignait 48% (contre 36% le 22 mars).

Des chiffres remis en cause par les syndicats. La direction de la SNCF «manipule les chiffres», a affirmé mercredi matin sur France Inter le porte-parole de SUD-Rail, Erik Meyer, faisant état d’un «taux de grévistes qui dépasse 60%».

Avec des modalités différentes, les quatre syndicats représentatifs à la SNCF sont tous lancés dans la bataille: une grève deux jours sur cinq jusqu’au 28 juin pour CGT, Unsa et CFDT; une grève illimitée reconductible par 24 heures pour SUD-Rail. Un nouveau préavis a été déposé par les trois premiers, courant de 20H00 samedi jusqu’à 07H55 le mardi 10 avril.

Environ 300 assemblées générales sont prévues mercredi matin pour décider de la suite à donner au mouvement, a précisé à l’AFP M. Meyer.

La grève ne devrait pas être reconduite jeudi, a-t-il estimé, compte tenu «des échanges entre grévistes» mardi, mais «dans beaucoup d’endroits, les assemblées générales devraient voter des motions pour demander aux organisations syndicales un durcissement du mouvement la semaine prochaine».

Le projet de loi sur le pacte ferroviaire, qui prévoit un recours aux ordonnances sur certains points, sera voté en première lecture le 17 avril à l’Assemblée.

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