« Bestioles » : le fabuleux monde de Jean-Henri Fabre en images

Quel gamin ne s’est jamais accroupi pour observer, intrigué, la procession des fourmis transportant des objets plus gros qu’elles ? Ou n’a pas lorgné sur la guêpe qui vient chiper, après l’avoir délicatement découpé avec ses mandibules, un morceau de gâteau dans l’assiette du pique-nique ?

Jean-Henri Fabre, éminent entomologiste né en 1823, à Saint-Léons dans le Sud-Aveyron, possédait sans doute cette curiosité enfantine. Petit garçon, « il découvre les richesses de la nature grâce à un sens aiguisé de l’observation ». Jeune instituteur, il fait la classe en plein air et se passionne pour l’entomologie, mais s’intéresse aussi à la botanique et à la zoologie avant de se consacrer exclusivement à l’étude des insectes. Il publiera plus de 80 ouvrages sur le sujet et surtout ses fameux Souvenirs entomologiste, qui servent aujourd’hui de support au très bel album (Milan), baptisé Bestioles et magnifiquement mis en images par Sylvie Bessard.

Ces illustrations mettent en valeur les récits poétiques de Jean-Henri Fabre, fin observateur du « peuple de l’herbe » et précurseur dans son domaine, qui, au XIX^e siècle, écrivait : « On prend un insecte, (...) on le fixe dans la boîte (...), on lui met sous les pattes une étiquette avec un nom latin et tout est dit sur son compte. Cette manière de comprendre l’histoire entomologiste ne me satisfait pas. Vainement on me dira que telle espèce a tant d’articles aux antennes, tant de nervures aux ailes, tant de poils en une région du ventre ou du thorax ; je ne connaîtrai réellement la bête que lorsque je saurai sa manière de vivre, ses instincts, ses mœurs. »

Tout est dit.

De son expérience, Jean-Henri Fabre tire des histoires fabuleuses qui donneront envie aux plus jeunes, après lecture de cet album, de se pencher avec précaution au-dessus de ces bestioles - le Scarabée sacré, la Fourmi rousse, la Mante religieuse ou encore l’Epeire fasciée... - et de découvrir leur vie secrète.