Solidarité. Les associations aveyronnaises face à une « crise du bénévolat » ?

  • Solidarité. Les associations aveyronnaises face à une « crise du bénévolat » ?
    Solidarité. Les associations aveyronnaises face à une « crise du bénévolat » ?
Publié le
Centre Presse

En 2017, la Banque alimentaire Aveyron- Lozère a intensifié sa lutte contre le gaspillage et avec le concours des grandes surfaces, le volume de la ‘‘ramasse’’ a été pratiquement doublé passant de 60 à 117 tonnes, portant le total de nos approvisionnements à 340 tonnes », précise Claude Plenecassagne, président de la Banque alimentaire Aveyron-Lozère. Si la Banque alimentaire se réjouit de ces chiffres jugés « bons », en revanche, il manque de plus en plus de bénévoles pour faire à la fois la collecte annuelle de novembre et celle de la « ramasse » régulière pour les produits frais et périssables.

« Nous faisons un appel aux bénévoles dans la semaine, de 8 h à 10 h. Sans les bénévoles, il est compliqué de distribuer des produits frais à nos partenaires, comme les épiceries sociales », souligne le président. La Banque alimentaire n’est pas la seule association départementale à s’inquiéter de la baisse du nombre de manque de bénévoles.

Les Restos du cœur se retrouvent dans la même situation. Malgré leurs 416 bénévoles (dont ceux d’un jour pour la collecte annuelle de mars), ils ont du mal à faire face. « Nous avons 324 bénévoles toute l’année, mais on aimerait en avoir plus pour l’aide à la personne. La porte d’entrée reste l’aide alimentaire qui se fait sur les barèmes, mais réellement, nous manquons de bénévoles pour ces services », note Nicole Perrin, coresponsable de l’approvisionnement.

« Pour un petit département, comme le nôtre, j’estime que nous avons fait une très bonne collecte avec 42 tonnes ce qui correspond à 42 000 repas », explique Laurent De Luca, responsable de l’approvisionnement. Ce bon chiffre est tout de même en baisse par rapport à l’an dernier. Cette tendance baissière n’est pas due à un manque de générosité des Aveyronnais, mais au manque de bénévoles. « Nous avons besoin de manutentionnaires, de chauffeurs pour livrer régulièrement les centres d’activité », détaille Laurent De Luca.

Cet ancien ingénieur, très polyvalent passe des jours entiers sur un élévateur alors qu’il devrait travailler sur l’approvisionnement des onze centres d’activité.

Banque alimentaire et Resto du cœur se retrouvent aujourd’hui face à un paradoxe. En effet, depuis la loi antigaspillage votée en 2015, les supermarchés sont autorisés à donner leurs invendus aux associations caritatives. Elles ne doivent pas les jeter. Les deux associations se retrouvent donc avec des denrées fraîches et de qualité (viandes, poissons sous-vide, légumes, produits laitiers...), avec des dates de consommation courtes, mais sans pouvoir les collecter dans leur totalité et les distribuer rapidement.

Pour ce faire, les associations doivent en plus faire des investissements, à l’instar de la Banque alimentaire. « Nous avons un camion frigorifique qui commence à rendre l’âme et à nous coûter cher. Il va falloir le changer et le camion d’occasion coûte 30 000  », souligne Claude Plenecassagne. Du côté des Restos du cœur, la distribution dans les centres voudrait que les bénévoles soient en binôme pour des raisons de sécurité. « Nous sommes des bénévoles très jeunes et dynamiques avec un âge moyen allant de 65 à 75 ans, il nous faut donc de l’aide », dit en s’amusant Laurent De Luca.

N’empêche que la boutade cache un malaise car les bénévoles, surtout le noyau dur, ne compte plus leurs heures pour venir en aide aux plus démunis. « J’ai plus de mal à partir en vacances aujourd’hui que quand je travaillais. Je culpabilise toujours de laisser du travail derrière moi », confie ce responsable, aujourd’hui incontournable. Nicole Perrin qui doit normalement respecter des horaires par rapport à son contrat, reconnaît faire beaucoup d’heures aussi.

Pour aider la Banque alimentaire, téléphoner au 05 65 78 78 46. Pour rejoindre Les Restos du cœur, téléphoner au 05 65 78 65 44.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?