Des chercheurs s'intéressent à la manière dont notre cerveau imprime les informations lorsque nous dormons

  • L’étude montre que la trajectoire des informations dans le cerveau dévie en permanence.
    L’étude montre que la trajectoire des informations dans le cerveau dévie en permanence. PeopleImages/Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Pour la première fois, des scientifiques ont étudié le chemin parcouru par nos neurones pendant le sommeil, afin de déterminer comment les échanges d'informations permettent de renforcer notre mémoire.

Réalisée par des chercheurs de l'Inserm et publiée dans la revue Science Advances, l'étude montre que la trajectoire des informations dans le cerveau dévie en permanence. "Un mail qui part de Paris vers Sydney, passera par des serveurs situés dans différents pays au cours de son acheminement et ces serveurs varieront au cours de la journée en fonction du trafic. Dans le cerveau c'est pareil : même quand l'information est la même, les itinéraires qu'elle emprunte ne sont pas fixes et les partenaires changent sans arrêt", explique Christophe Bernard, directeur de recherche Inserm au sein de l'institut de neurosciences des systèmes, dans un communiqué publié sur le site de l'Inserm. 

Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs de l'étude ont placé des électrodes sur le cerveau de rats de laboratoire, afin d'enregistrer l'activité électrique d'une centaine de neurones concentrés dans une région donnée. Trois zones connues pour être impliquées dans la mémoire ont été enregistrées chez des rats pendant leur sommeil : l'hippocampe, le cortex préfrontal et le cortex entorhinal.

"D'après la régularité des ondes dans l'encéphalogramme, nous imaginions que les neurones fonctionnaient selon un schéma bien précis et répétitif pour transmettre les informations ou les stocker [un peu à la manière d'une machine industrielle bien réglée]. Or, les enregistrements montrent qu'il n'en est rien", spécifie Christophe Bernard. 

"Pas de hiérarchie établie au sein des neurones"

Pour stocker et transmettre l'information, des groupes de neurones s'organisent entre eux pendant des laps de temps très courts et se relaient en permanence. Mais les chercheurs ont constaté qu'au sein de chaque groupe, seuls quelques neurones jouent un rôle prépondérant : "Il n'y a pas de hiérarchie établie au sein des neurones, mais plutôt une répartition équilibrée des rôles", précise Christophe Bernard.

Cette recherche montre également que les neurones parlent un langage difficile à décrypter et que sa complexité s'accroît lors de la phase de sommeil paradoxal (qui correspond aux rêves). Les scientifiques comptent poursuivre leurs recherches sur des cerveaux en état d'éveil, afin d'étudier le "lien possible" entre les troubles de la mémoire et certaines pathologies neurologiques, telles que l'épilepsie. 

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