Cancer du sein : 1 femme sur 5 peine à retourner au travail un an après la fin de son traitement

  • D'après l'étude, 21% des femmes ne reprennent pas le travail un an après la fin des traitements contre le cancer, notamment celles qui exercent un métier manuel.
    D'après l'étude, 21% des femmes ne reprennent pas le travail un an après la fin des traitements contre le cancer, notamment celles qui exercent un métier manuel. FatCamera / IStock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Une étude menée par des chercheuses de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur près de 2.000 patientes atteintes de cancer du sein montre que plus de 20% de ces femmes ne retournent pas au travail un an après la fin du traitement. Les principales raisons sont les symptômes dépressifs, les difficultés à exercer un métier manuel et la composition spécifique des traitements par chimiothérapie. 

Une étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology s'est intéressée aux conditions de reprise d'une activité professionnelle chez les femmes atteintes d'un cancer du sein. "Cette pathologie qui touche des femmes souvent encore en activité a rendu centrale la question du retour au travail qui est devenu un véritable enjeu sociétal, le non-retour au travail ayant un coût associé pour la collectivité aussi important que celui des traitements", souligne Agnès Dumas, sociologue à l'Inserm et chercheuse associée à l'Institut Gustave Roussy, qui a dirigé l'étude. 

Au total, 1.900 participantes âgées de moins de 57 ans issues de la cohorte CANcer TOxicities (12.000 femmes atteintes d'un cancer du sein localisé prises en charge dans 26 centres français) ont été intégrées à la recherche. Toutes les patientes avaient un emploi au moment où elles sont tombées malades et n'ont pas fait de rechute après leur traitement.

De manière globale, les chercheuses ont constaté que 21% de femmes ne reprenaient pas le travail après la fin du traitement. Parmi elles, 74% étaient en arrêt maladie, 9% à la recherche d'un nouvel emploi et 17% ont déclaré être dans "une autre situation".

Afin d'évaluer les obstacles à la reprise d'une activité professionnelle, les auteurs de l'étude ont tenu compte de multiples facteurs tels que le stade de la maladie, l'état de santé général des femmes au moment du diagnostic de la maladie, les toxicités et effets secondaires des traitements, la qualité de vie (fatigue physique, émotionnelle ou cognitive), l'anxiété ou encore la dépression.

Moins de chances de reprendre le travail avec des emplois manuels ou à temps partiel

Les trois principaux freins à la reprise d'une activité professionnelle identifiés étaient les symptômes dépressifs, le fait d'exercer un travail manuel et le niveau de toxicité du traitement administré pour combattre le cancer. 

"Les femmes avec un travail manuel ont un risque de non-reprise très important. A cela s'ajoute la question du temps de travail, les femmes travaillant à temps partiel reprenant moins le travail que celles travaillant à temps plein au moment du diagnostic", indique l'étude. 

Concernant l'impact du traitement dans l'incidence de la non-reprise du travail, les chercheurs notent une nette augmentation chez les femmes traitées par chimiothérapie associé au trastuzumab. 

"Ce médicament n'ayant pas une toxicité considérée comme sévère (grade 3 ou 4), il ne devrait pas avoir un tel impact sur l'emploi. Est-ce sa toxicité à long terme, même si elle est faible ? Est-ce la formulation par voie intraveineuse et son administration à l'hôpital sur une longue durée qui joue ? Nous sommes en train d'affiner les paramètres pour mieux comprendre", précise Ines Vaz-Luis, oncologue à Gustave Roussy et co-autrice de l'étude.

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