Saint-Affrique : Noir et blanc, couleurs, Charles Maurin associe graffiti et design

Originaire du Var, Charles, 33 ans, a grandi à Saint-Affrique où il est revenu il y a huit ans et y réside depuis. Adepte du graffiti depuis quinze ans et autodidacte, il manie crayons, feutres, bombes et peintures, sur différents supports et utilise la sérigraphie pour personnaliser sweats et tee-shirts. Aux vêtements, s’ajoutent la décoration et la customisation d’objets ainsi que des réalisations en extérieur (murs, assises, terrasses…). "Je fais du graffiti depuis de nombreuses années. C’est une passion. Je réalisais ponctuellement pour des amis, des tableaux, la déco de la chambre de leurs enfants, de leur salon..." explique le jeune designer qui a décidé de sauter le pas : "Ma pratique du graffiti a évolué. Je n’ai plus les mêmes attentes qu’à 18 ans. Faire des créations à l’intérieur, j’aurais trouvé ça nul il y a quinze ans ! Maintenant - évidemment il faut que le projet me plaise, je veux garder cette liberté - j’y prends beaucoup de plaisir", confie-t-il.

Initiation au graffiti

Au début, ses prestations ont très bien fonctionné, "mieux que ce que j’espérais", dit-il.

Idem pour les vêtements pour lesquels il effectue lui-même la sérigraphie. Une première série a été diffusée via son réseau personnel, "ça a aussi très bien marché".

Mais la crise sanitaire a freiné cet envol, lui coupant l’herbe sous le pied alors qu’un développement encourageant lui valait d’être invité à plusieurs festivals.

"Tous ont été annulés, malheureusement, c’est lors d’événements comme ceux-là que la promo peut être importante. Ça a été un coup dur", avoue-t-il.

Pour rebondir, Charles Maurin s’est affiché sur Redbubble, un site regroupant le travail de graphistes et designers en vue d’impressions sur divers supports. "Ça m’a permis de garder la main, de faire quelque chose à ce moment-là et d’avoir une petite vitrine pour mes designs", souligne Charles. "Le design peut se décliner sur tout un tas de choses, c’est aussi ça qui est intéressant. Ça me plaît aussi d’essayer plein de trucs, ça fait partie de ma démarche", précise-t-il.

Ce touche-à-tout révèle avoir aussi fait du collage et sculpté le bois. Il pratique également le body painting. Ses inspirations varient mais son attrait pour le lettrage perdure. "Pendant des années, je n’ai fait que des lettres. Même plus abstrait aujourd’hui c’est quelque chose que l’on retrouve dans toutes mes peintures. Pour moi, l’essence du graffiti ce sont les lettres", affirme Charles.

Pour la suite, le designer projette une nouvelle série de vêtements et souhaiterait "tendre un peu la main à un public exclu de la culture, apporter un plus", via de l’initiation au graffiti, tant à destination des enfants, que des adultes.