Le ras-le-bol des sages-femmes couve aussi dans les maternités de Millau et Saint-Affrique

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    Céline Vaissière, Julie Demay et Charlotte Bonneviale, sages-femmes, veulent plus de reconnaissance. Loïc Bailles
Publié le , mis à jour
Midi Libre

Quelques jours après avoir déclenché le code noir, la profession se mobilise au niveau national ce jeudi 7 octobre pour la troisième fois de l'année. Le personnel des maternités de Millau et Saint-Affrique n'échappe pas au mouvement.

Les annonces du ministre de la Santé, Olivier Véran, ne répondent toujours pas à leurs attentes. Pour la troisième fois de l’année, et à moins d’une semaine du code noir déclenché pendant trois jours, les sages-femmes répondent de nouveau à un appel national de mobilisation, le personnel des maternités de Millau et Saint-Affrique, n’échappant pas au mouvement. Une dizaine au sein de l’hôpital de la cité du gant et neuf du côté de la Vilotte, ce sont "100 % de grévistes" ce jeudi. Si une équipe est réquisitionnée pour assurer le service et que les urgences sont maintenues, une délégation participera au rassemblement parisien. "On veut que la profession soit mieux reconnue, sans parler d’aspect financier, dans le statut de la fonction médicale, avance Céline Vaissière, sage-femme à l’hôpital de Millau. Étant dans la fonction publique, nous sommes classées au même rang que les paramédicaux alors qu’on est des médicaux comme les autres avec de plus en plus de responsabilités. C’est une sorte de statut hybride." Également dans la maternité de Millau depuis des années, Julie Demay et Charlotte Bonneviale ont observé "l’augmentation des compétences" et un panel d’actions élargi allant de la consultation, au suivi en passant par l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse ou l’échographie "qui nécessite le même diplôme qu’un médecin". Pour répondre à ce surplus de compétences requises, la profession espère obtenir une année universitaire de plus (de cinq à six) pour que tout soit "vu dans le cursus" et "éviter que les jeunes débutent leur carrière en payant un diplôme d’État pour répondre aux attentes".

Sylvie Marty, directrice des hôpitaux de Millau et Saint-Affrique, elle-même ancienne sage-femme, a adressé une lettre de soutien aux grévistes.

Répondre aux besoins

Au-delà de l’intégration du statut de praticien hospitalier, les revendications sont aussi d’ordre financier. L’annonce du ministre de la Santé, mi-septembre, du versement d’une prime de 100 € et d’une hausse de salaire d’environ 100 € brut par mois, jugée insuffisante, a été l’élément déclencheur du code noir et des trois jours de grève de vendredi à dimanche derniers. "Ça ne correspond qu’à 22 points d’indice des 200 préconisés dans le rapport, attendu fin juin et livré début septembre, de l’Inspection générale des affaires sociales, souligne Céline Vaissière. Le métier devient de moins en moins attractif pour les jeunes qui débutent avec 1 700 € pour un CDD renouvelé pendant six à sept ans alors qu’ils ont un bac +5." "On craint une pénurie surtout quand la durée d’une vie d’une sage-femme est de plus en plus courte", souligne Charlotte Bonneviale. Et l’activité ne connaît pas de creux : 340 nourrissons ont vu le jour à Millau l’an dernier "et on est parti sur les mêmes bases cette année".

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