Cinéma: "Haut et fort", splendeurs et misères de la jeunesse marocaine

  • En salles mercredi, le film de Nabil Ayouch avait eu les honneurs de la Sélection officielle du Festival de Cannes en juillet, une première pour lui, d'où il était reparti bredouille.
    En salles mercredi, le film de Nabil Ayouch avait eu les honneurs de la Sélection officielle du Festival de Cannes en juillet, une première pour lui, d'où il était reparti bredouille. Courtesy of Ad Vitam
Publié le
ETX Daily Up

(AFP) - Entre le documentaire et la fiction, le réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch dresse, dans "Haut et fort", le portrait d'une jeunesse marocaine moribonde et désargentée qui tente de trouver sa place grâce au rap.

En salles mercredi, le film du réalisateur avait eu les honneurs de la Sélection officielle du Festival de Cannes en juillet, une première pour lui, d'où il était reparti bredouille.

Habitué de la Croisette, il y avait déjà présenté deux films dans des sections parallèles: "Les Chevaux de Dieu" (2012) et "Much Loved" (2015), qui avait fait grand bruit. Centré sur le milieu de la prostitution, il avait été interdit dans le royaume chérifien.

Avec "Haut et fort", son septième long-métrage, le spectateur suit le quotidien d'Anas (Anas Basbousi) qui anime un atelier hip-hop avec des garçons et des filles dans un centre culturel de Sidi Moumen, une banlieue défavorisée de Casablanca (connue pour avoir été le fief des jeunes kamikazes radicalisés, issus du quartier, ayant perpétré des attentats à Casablanca en 2003).

Objectif: les accompagner dans l'écriture afin de leur permettre de dépasser leur quotidien, marqué par la précarité économique ou la violence, et s'émanciper.

Ces jeunes ont "tant de choses à raconter mais pas les outils pour le faire", avait expliqué le cinéaste lors d'un entretien à l'AFP, concédé avant le Festival de Cannes.

"Ceux qui disent que je surfe sur la misère des autres ne voient pas mes films. Je n'ai jamais filmé la misère", avait-il ajouté.

Le tournage dans cette banlieue désargentée a été une évidence pour lui qui y a fondé en 2014 un centre culturel. C'est de cette façon qu'il a recruté les acteurs du film.

Au cours des ateliers surgissent des débats qui agitent la société marocaine: place des femmes, port ou non du voile, terrorisme, poids de la religion...

Mais surtout, le film pose en filigrane la question suivante: sont-ils vraiment libres de pouvoir tout dire, tout écrire, tout chanter ?

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?