Rodez : les enfants "différents" seront "z’autrement beaux"

Il y a des enfants, aujourd’hui, dans le Grand Rodez et ailleurs qui, parce qu’ils sont différents avec cette forme de handicap qui leur colle à la peau, comme l’autisme ou tous les autres troubles "dys" comme l’on dit, sont exclus de la vie de la Cité. Ils n’ont quasiment pas accès aux activités extra-scolaires. Il ne leur est pas offert de vivre une vie de groupe en dehors du schéma de soins dans lequel ils sont inscrits. De se développer et grandir au contact de l’art qui, c’est aujourd’hui prouvé par de multiples études, peut être un facteur aussi déterminant que déclenchant pour l’épanouissement de l’enfant. Camille Vezy sait de quoi il en retourne.

Elle s’est battue aux côtés de sa fille. Atteint de troubles autistiques, ce bout de chou ne devait jamais parler. "C’est aujourd’hui un moulin à paroles" sourit sa mère. La musique et les pratiques artistiques en général ont fait leur effet… L’altruisme étant aussi une de ses raisons d’avancer, celle qui est une des chevilles ouvrières de l’infatigable association Cœur de soignant 12, avec Sylvie Vezy et Christine Corail, s’est dit que d’autres enfants devaient pouvoir bénéficier de cette possibilité-là.

Trois ans qu’elle se bat pour ouvrir cet atelier qui, enfin, en janvier, verra le jour. Car les enfants exclus, par leur différence, de ce que peut apporter l’art sont plus nombreux que l’on croit… Mais mobiliser des ressources et des fonds, quand bien même la cause est des plus nobles, est aussi un parcours de combattant. De combattante en l’occurrence.

Cisco, Melloul, Labit….

Du coup, ce mercredi, avec ses filles à côté d’elle, Camille Vezy avait toutes les raisons d’êtres heureuses de présenter "Les Z’autrement beaux". Avec les artistes Cisco, spécialisé dans la musique assistée par ordinateur, et le plasticien Florian Melloul, le réseau Euterpe 12, qui mêle musique et soins sous la houlette de Jean-François Labit, six enfants se retrouveront tous les mercredis de la période scolaire, une heure durant, en présence également de psychologue et de thérapeute. " Je serai également présente à toutes les rencontres", souligne Camille Vezy. " Un peu avant et un peu après, pour permettre aussi aux parents de bénéficier d’un temps d’échange". Qui, lui aussi, manque cruellement tant le parcours de soins crée une forme d’isolement.

Ce projet, qui bénéficie de l’appuie d’Aveyron Culture, via son dispositif "Culture et lien social", que Rodez Agglomération promet d’accompagner, a vocation à perdurer. " Car c’est aussi la place de l’artiste dans la vie de la Cité", souffle Cisco. "Et c’est une catastrophe que des enfants autrement restent des exclus" souligne le musicothérapeute Jean-François Labit.

C’est dire si ce projet des "Z’autrement beaux", porté avant toute chose par des bénévoles, qui se déroulera dans l’espace Kerala, au cœur de Rodez, s’annonce comme un grand "bol d’art" pour ces enfants et leurs parents.