Rodez. Covid-19 en Aveyron : "Nous sommes arrivés à un point de rupture" alerte Alain Vieillescazes

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  • Dr Alain Vieillescazes, président du conseil de l’Ordre des médecins.
    Dr Alain Vieillescazes, président du conseil de l’Ordre des médecins.
Publié le
Philippe Henry

Le médecin généraliste Alain Vieillescazes fait le point sur l’avancée de l’épidémie et sur la campagne de vaccination. Dans un contexte tendu, le praticien dénonce une montée des incivilités à l’encontre des médecins.
 

Le conseil de l’Ordre des médecins de l’Aveyron semble être sorti de la zone de turbulences dans laquelle il se trouvait depuis quelques mois. En effet, le 17 juin dernier, le tribunal administratif de Toulouse avait annulé les dernières élections du conseil de l’Ordre, créant quelques tensions entre professionnels. Le Dr Alain Vieillescazes a fini par retrouver son fauteuil de président lors du dernier scrutin.

Le résultat de cette élection vous satisfait-il ?

Plus de 40 % des praticiens ont participé à ce scrutin, ce qui confère à cette élection une grande légitimité. Je suis entouré par seize autres conseillers, associés par binômes, afin de m’accompagner au mieux dans notre mission.

Dans un contexte tendu, vous dénoncez l’attitude et l’agressivité de certains patients. Est-ce une réalité ?

C’est effectivement le cas. Depuis plusieurs mois, nous, praticiens, nous déplorons une montée des incivilités, des injonctions virulentes. Il y a une remise en question de notre travail. Cela se fait d’une manière parfois violente. Je reçois des lettres d’insultes régulièrement. Tout récemment, au conseil de l’Ordre, nous avons reçu une lettre d’une personne qui se plaignait que les médecins prenaient trop de vacances… Dans un contexte tendu, où les praticiens sont sous pression depuis des mois, des choses comme celles-ci ne sont incompréhensibles. Nous demandons à chacun du respect. Car, aujourd’hui, je crois que nous sommes arrivés à un point de rupture et beaucoup de médecins sont à bout.

Cette tension est également liée à un contexte sanitaire difficile. Les médecins ont à gérer cette crise, la mise en place du rappel vaccinal, etc.

La tension se ressent, aussi bien chez les médecins de ville, que les médecins hospitaliers. La 5e vague redoutée est bien là, et les services sont déjà sous tension. L’épuisement du personnel et le manque de ressource aggravent encore cette situation. L’équilibre était déjà précaire, donc les difficultés se sont accentuées. Cette situation nous oblige à plus d’efforts encore. Même si la très grande majorité des praticiens accepte aujourd’hui la vaccination, tout comme la population.

Toutefois, il semble que de nombreux Aveyronnais ont des difficultés à prendre un rendez-vous pour se faire vacciner et ce, malgré l’ouverture de nombreux créneaux…

La campagne vaccinale de rappel en Aveyron suit son rythme, et si la prise de rendez-vous peut s’avérer parfois difficile, les doses sont là. Simplement, nous devons à nouveau mettre en place une logistique qui est parfois compliquée. D’ailleurs, le réseau de vaccination repose beaucoup sur des praticiens retraités. Heureusement qu’ils sont là pour nous épauler.

Comprenez-vous les interrogations de certains à propos du vaccin Moderna, alors que, principalement, la 3e dose est réalisée avec ce vaccin ?

Je comprends ces interrogations, et il faut les entendre. Nous sommes là pour y répondre. Mais il faut comprendre qu’il s’agit du même vaccin que le Pfizer, il est simplement plus concentré, et dans le cadre d’une dose de rappel nous appliquons une demi-dose. Les effets secondaires ne sont pas plus importants. Par exemple, 15 cas d’effets secondaires, bénins, ont été enregistrés pour 100 000 personnes vaccinées pour le Moderna, contre 10 pour le Pfizer. Les médecins et les professionnels de santé sont là pour encadrer cette vaccination

Pensez-vous que la médecine de ville, associée à celle de l’hôpital, va gérer efficacement cette cinquième vague ?

Je suis relativement optimiste. Tous les professionnels de santé sont mobilisés pour faire face à cette nouvelle crise. Mais ce qui est sûr, c’est que la coopération entre l’hôpital et la médecine de ville devra se faire plus étroitement, afin de mettre en place efficacement cette campagne vaccinale mais aussi assurer le suivi de l’épidémie.

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