Face à la vague de démissions, les entreprises américaines repensent leur couverture santé

  • Les avantages de couverture de frais de fertilité servent la politique de diversité et d'inclusion au sein des entreprises.
    Les avantages de couverture de frais de fertilité servent la politique de diversité et d'inclusion au sein des entreprises. Ekaterina Georgievskaia / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Aux Etats-Unis, dans un désir d'attirer, mais aussi de retenir leurs employés, les entreprises misent sur des régimes d'avantages sociaux familiaux plus complets et plus inclusifs. Dans ce contexte du marché du travail tendu, le remboursement des frais de santé liés à l'infertilité pourrait devenir en 2022 et dans les années à venir un enjeu de taille.

Depuis la pandémie, les entreprises américaines font face à une vague de démissions sans précédent. Cette tendance au "Big Quit" a contraint le monde du travail à trouver de nouvelles façons d'avantager ses salariés afin de les faire rester et d'en attirer des nouveaux. Selon une enquête Global Benefits Survey de Willis Towers Watson, la moitié des Américains ont indiqué qu'ils préféreraient avoir plus d'avantages sociaux ou de congés payés à un salaire plus élevé ou à une prime plus importante.

Une envie que les employeurs semblent avoir attendu puisque le nombre d'entreprises proposant des avantages liés à la construction d'une famille (traitement de fertilité, adoption, soutien aux familles d'accueil...) a augmenté de 8% entre 2020 et 2021, selon le FertilityIQ Workplace Index.

En 2021, un tiers des petits employeurs (entre 50 et 499 employés) couvraient les frais liés à l'infertilité et 61% des entreprises de plus de 500 salariés. Mais très souvent, la couverture se limite à un rendez-vous chez un spécialiste. Elle ne s'étend pas aux procédures médicales pour tomber enceinte. Mais cette couverture est en train de s'étendre progressivement, même si les plus grosses structures sont plus à même de répondre à la demande. Selon un récent rapport de Mercer sur la fertilité, la fécondation in vitro (FIV) est par exemple prise en charge par 42% des grosses entreprises (plus de 20.000 salariés), contre 36% en 2015. Chez les petits employeurs, ils étaient 14% en 2020. Idem, pour la congélation des ovules, couverte par 19% des grosses boites (6% en 2015) et 11% des entreprises à 500 salariés et plus (5% en 2015).

Plusieurs raisons à cette tendance. Tout d'abord, il y existe une réelle demande aux Etats-Unis où le problème d'infertilité est important. Environ un couple sur huit, soit 7,4 millions d'Américains, est confronté à l'infertilité, selon l'enquête nationale sur la croissance familiale réalisée de 2006 à 2010. Ce chiffre reste à titre indicatif, car seuls les Américains qui ont entamé des démarches dans ce sens sont recensés. Face au coût prohibitif de ce genre de traitements, de nombreux couples n'essaient même pas.

Les entreprises ont conscience de cet enjeu et aider un plus grand nombre de personnes à devenir parents sans se ruiner est devenu l'un des buts de ces avantages de santé. Car au-delà de vouloir rester compétitives et attrayantes pour recruter et retenir les meilleurs talents, les boites visent également à être reconnues comme un employeur favorable à la famille qui soutient par ailleurs la diversité, l'inclusion et l'égalité des chances. Car ces avantages familiaux ne se restreignent pas qu'aux couples qui rencontrent des difficultés à fonder une famille. Ils s'adressent également aux personnes célibataires et aux couples LGBTQ+ à devenir parents par le biais de procédures médicales ou de l'adoption.

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