Rodez. La Ruthénoise Sophie Loubière marque son territoire !

"Mon couteau laguiole est en permanence sur moi et j’ai toujours du roquefort dans le refrigérateur. Sans oublier le kit pâté, aligot, saucisse. Et puis, je craque pour la fouace et pour les farçous, qui sont ma madeleine de Proust". Sophie Loubière est intarissable sur l’Aveyron, département où elle a vu le jour. "J’adore ma région, confirme-t-elle, avec beaucoup de soleil dans la voix. Il me reste les valeurs qui lui colle à la peau : authenticité, convivialité, gastronomie aussi". Elle parle ainsi "d’un territoire marqué, d’un terroir bien trempé !".

Elle poursuit, avec la même énergie : "L’Aubrac est mon lieu préféré pour me ressourcer. J’ai passé le deuxième confinement en Aveyron. Mon papa est installé à Naucelle, et je me pose entre Sébazac et Bezonnes quand je rentre". Elle avoue juste "un petit bémol" : "Mon accent du sud m’a joué des tours quand je suis arrivée à Paris, à l’occasion d’un entretien pour une société spécialisée dans l’événementiel. Alors que je pensais que ce serait tendance et charmant, on m’a dit de prendre des cours de parisien, d’américain ou d’italien ! J’ai pris des portes dans la figure...".

Dix ans chez vente-privée.com

Née à Rodez, en 1971, dans une famille 100% aveyronnaise (père de Naucelle, mère du nord), Sophie Loubière a grandi dans le département jusqu’à l’âge de 20 ans, décrochant au passage un bac B (économie) au lycée Monteil, dans le chef-lieu. Lors d’un voyage scolaire en Espagne, à l’âge de 13 ans, elle a eu "un coup de cœur" pour la culture hispanique. Aussi, avant de rejoindre Toulouse pour des études de communication, elle est passée par l’université de Barcelone.

"Attirée par le monde de la mode qui m’a toujours plu", elle est montée à la capitale après "un petit job dans une boutique de fringues" à Toulouse. Elle n’a pas oublié : "J’ai tiré le fil ! Je ne connaissais personne mais je savais vendre". Après diverses expériences, elle a été recrutée, fin 2006, par un des fondateurs du site internet vente-privée.com pour prendre la responsabilité de la lingerie, secteur clé de l’entreprise. Elle a ainsi participé au déploiement de ce fleuron français. "L’effectif était d’environ 200 personnes quand je suis entrée et il était, dix ans plus tard, proche de 5 000 avec un chiffre d’affaires supérieur à 4 milliards d’euros, se réjouit-elle. Je suis fière d’avoir participé et contribué à cette formidable aventure. Ce challenge a été passionnant et il m’a animée tous les jours durant une décennie".

Après toutes ces années passées dans la capitale, Sophie Loubière a mis le cap au sud en juin 2020. Elle est devenue directrice des partenariats des Laboratoires de Biarritz. "Ce choix avait du sens car la cosmétique ressemble à la mode, assure-t-elle. J’avais fait tout le cycle, j’avais vu toute la palette. Je voulais goûter à autre chose". Elle développe : "Ma nouvelle mission rassemblait tout ce que je sais faire. Il fallait savoir négocier, être créatif, maîtriser également la communication. J’ai l’ADN business, avec un attrait fort pour l’artistique". Mais, la crise sanitaire est passée par là, laissant la Ruthénoise sur le carreau.

Ayant réfléchi à "repartir à Paris", elle est finalement restée au Pays basque, créant son entreprise, baptisée Brandlight, en juin 2021 : "J’ai tellement aimé cette région que j’y ai pris mes quartiers. C’était le moment de se lancer. Mon leitmotiv est de mettre les marques en lumière. Forte de mon expérience, je me définis comme une accélératrice business par la sélection de partenariats performants, à l’image des entreprises clientes". Quel est le résultat ? "L’activité démarre juste et il est difficile de se prononcer, conclut Sophie Loubière, navigant entre Biarritz et Paris. C’est complexe car la période n’est pas favorable".