Le Millavois Antoine Bonal, du crédit à la carte à Paris

Certains choisissent une double vie. Lui a préféré opter pour l’enchaînement de deux vies différentes. Cadre bancaire jusqu’au 27 avril 2022 (un univers qu’il fréquentait depuis bientôt deux décennies), il a revêtu, quatre jours plus tard, la panoplie de gérant de brasserie. La crise de la quarantaine ? Qui sait. Si c’est le cas, il l’a anticipée de quelques semaines puisqu’il a soufflé dimanche 17 juillet les quarante bougies… Joyeux anniversaire !

Associé à Stéphane Mekhoukh, un Parisien, breton par sa mère, de 44 ans, dans le métier depuis un quart de siècle ("Notre force principale est la complémentarité de nos savoirs-faire", se réjouit-il), Antoine Bonal est ainsi aux commandes du Royal Turenne, situé 24 rue de Turenne, dans le 3e arrondissement à Paris, avec accès direct à la célèbre et (très) prisée place des Vosges. Cet établissement, d’une centaine de places (50 à l’intérieur, autant en terrasse), avec un effectif de douze personnes, appartient à l’Aveyronnais Alain Marcillac, désormais à la retraite du côté d’Entraygues.

Né à Rodez, donc le 17 juillet 1982, il a grandi à Aguessac, près de Millau, où son père, originaire de Decazeville, est médecin depuis... quatre décennies. Un bac S en poche, il a commencé par un DUT en génie mécanique, avant d’intégrer une école de commerce à Toulouse. C’est dans ce cadre-là qu’il a effectué un stage au Crédit Agricole dans la Ville Rose. à la sortie, il a rejoint les effectifs de la banque verte, débutant à Saint-Affrique pour une durée de sept ans, consacrant les deux suivants à assurer des formations à travers tout l’Aveyron.

"Je me laisse deux ans avant d'acheter une affaire"

Nommé directeur de l’agence de Villefranche-de-Rouergue, il a quitté le département en 2018 pour monter à la capitale et suivre son épouse. Sous la direction générale de Nicolas Vayre, il avait la responsabilité de la branche retail (agences de proximité) de la Caseg (compagnie aveyronnaise de services et de gestion), filiale du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées basée à Paris (Bercy et boulevard des Capucines). L’aventure a duré quatre années, avant donc ce virage radical : "Je voulais être mon propre patron et, au jeu des belles rencontres, j’ai embrassé la carrière de gérant de brasserie". Il poursuit : "Le projet a pris forme en janvier 2022 et j’étais focalisé sur cette affaire. Pour le quartier, pour l’emplacement, pour sa "belle" clientèle".

Elle est composée d’habitants du quartier et de touristes, avec la proximité de la place des Vosges (Il a une vue imprenable de sa chambre, située au 1er étage au-dessus du restaurant !), de Bastille, du Louvre…, à laquelle il sert "une cuisine traditionnelle de brasserie". Antoine Bonal le sait et il le dit, en toute transparence et "en connaissance de cause" : "J’ai quitté une situation confortable mais j’avais besoin d’un nouveau défi. Je n’ai pas choisi la facilité mais cette nouvelle vie est plus engageante".

Il a débuté certes il y a peu mais l’appétit est au rendez-vous. "Je veux apprendre le métier rapidement avec cette première belle gérance et je me laisse deux ans avant d’acheter une affaire", lance-t-il, avec conviction. Cette gourmandise et cet agenda bien rempli lui laissent-ils le temps de rentrer au pays ? "J’aime bien Paris mais je reviens régulièrement à Millau, environ deux fois par moi, reconnaît-il. Il y a ma famille, beaucoup de mes amis proches et c’est un lieu qui m’apaise, où je peux faire du sport, avec ma femme et nos quatre garçons. Ce rythme familial est devenu une tradition". Quand on aime,...