Rodez : comment gêne, fatigue et désarroi rythment le quotidien des aidants

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Nadine a apporté son témoignage d’aidante au cours de la pièce de théâtre interactive "Et s’il m’arrive quelque chose…", interprétée par Charlotte et Pierre de la troupe Un rôle à jouer. Centre Presse Aveyron - Eugénie Cantier

Santé, Rodez, Société

Publié le 07/10/2022 à 10:01

Eugénie Cantier

Ils sont plus de 11 millions en France, pourtant, une personne sur deux ne connaît toujours pas le terme d’aidants.

À l’occasion de la journée nationale des aidants organisée depuis 2010, en date du 6 octobre, la fédération ADMR a voulu "marquer le coup", explique sa présidente Nicole Cristofari. Les aidants s’occupent d’un proche en situation de handicap, de perte d’autonomie ou atteint de maladie chronique. Depuis 2016, l’ADMR s’investit auprès d’eux et propose des formations et des rencontres avec des psychologues. Un groupe de parole labellisé "Café des aidants" se réunit une fois par mois à Rodez. Depuis le 1er janvier 2022, le service "bulle d’air", développé au niveau national par la MSA, est porté par l’ADMR " jusque dans les coins les plus reculés du département ", précise Nicole Cristofari. Ce service de relais offre aux aidants une journée ou un week-end de répit, pendant qu’un professionnel s’occupe de l’aidé à domicile.

"Se sentir et se reconnaître aidant"

"La plus grande étape, c’est de se sentir et de se reconnaître aidant. Pour beaucoup, c’est une évidence. On n’a pas le choix", souligne Nadine, aidante de son père pendant six ans jusqu’à son décès cette année. Avant cela, elle s’était occupée de sa belle-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, après avoir suivi une formation, et de son beau-père atteint de Parkinson et de DMLA. Nadine, qui ne voit pas ces expériences comme des sacrifices, aurait néanmoins apprécié plus de reconnaissance. "Les aidants doivent également être aidés. Par fatigue, il se peut que la maltraitance arrive, peut-être pas physique, mais morale", craint-elle.

" À quel moment devient-on aidant ?", interroge la mère d’un homme de 51 ans. Placé en établissement, son fils rentre à la maison les week-ends ou lors des vacances. Son mari et elle se sentent vieillir, mais ne savent pas comment établir une aide dans une routine installée avec leur enfant. Les aidants se heurtent à des problématiques différentes qui convergent souvent vers un pudique repli et des difficultés à verbaliser l’aide nécessaire.

Pôle ressources accueil inclusif 12

Ce dispositif soutient l’accueil inclusif des enfants en situation de handicap dans les lieux d’accueil de la petite enfance, de l’enfance et de la jeunesse. "Jusqu’à trois ans, les enfants ont plus ou moins un emploi du temps complet. Ensuite c’est un peu morcelé, relève l’éducatrice Marine Varnier. Les collectivités ne sont pas obligées d’accueillir les enfants à la cantine. Il y a une rupture sur le temps méridien." Le pôle ressources aide les parents à coordonner le projet d’accueil avec différents acteurs, afin qu’ils ne soient pas condamnés à réduire leur temps de travail. "Il y a différentes cultures scolaires, périscolaires et celle des loisirs", note le référent Lionel Charbonnier, qui opère aussi dans la sensibilisation et la médiation. Ses collègues et lui accompagnent, parfois, les professionnels, par un soutien pédagogique, technique, humain et matériel.