La passion du théâtre pour la Ruthénoise Daphné de Quatrebarbes qui brûle les planches à Paris

La simple lecture de son curriculum vitae suffit pour être convaincu de la richesse de sa carrière professionnelle. Elle a ainsi travaillé avec de nombreux metteurs en scène et réalisateurs (re)connus. Et pourtant, quand il s’agit d’identifier celui qui est visiblement à l’origine du déclic, Daphné de Quatrebarbes cite instantanément Roger.

"Je veux voir Mioussov"

Roger, c’est Roger Rey, fondateur, en 1952, avec Paul Astruc, des Comédiens au Chariot à Rodez. "C’est là que la petite voix s’est réveillée, le lieu de ma vocation, assure, sourire aux lèvres et émotion dans le regard, l’intéressée. Au départ, j’étais discrète, voire timide, et les cours du mercredi ont changé ma vie". Et de lancer, amusée : "Ma mère avait donc eu une bonne intuition !". Elle n’a pas oublié sa première pièce : "Je veux voir Mioussov".

Native d’Angers, elle a suivi ses parents en Aveyron quand Olivier, son père, a été nommé à la tête de l’hypermarché Mammouth (qui a changé plusieurs fois de nom depuis) à Onet-le-Château, avant d’hériter de la direction de la Cadauma avec, notamment, l’ouverture des enseignes Magasin vert.

"Comédienne de théâtre"

Après une scolarité classique, dans le privé, dans le chef-lieu, du CM2 à la Terminale, Daphné de Quatrebarbes est montée à la capitale. "Officiellement pour faire des études mais je voulais surtout me consacrer au théâtre", rougit-elle. Vivant dans un foyer de jeunes filles, elle n’a pas brûlé les étapes : "C’était comme un jeu de piste, un fil que tu tires pour avancer". Si elle a goûté au cinéma et au petit écran, dans diverses séries, la Ruthénoise d’adoption se dit "comédienne de théâtre" : "Je me déssèche si je ne vais pas jouer ! C’est sur scène que je me ressource".

Tout aussi bien dans des créations contemporaines ou du théâtre de boulevard, qu’en interprétant du Shakespeare ou bien dans des comédies. "J’ai la maturité d’une comédienne de théâtre, avec des rôles plus profonds, explique-t-elle. à la différence du cinéma, j’aime tout donner dans l’instant car il se passe "un truc" avec le public. Sans oublier cette vie avec la troupe pour des aventures humaines. Ce n’est pas un business d’être acteur !".

"Un autre poumon pour favoriser mon équilibre"

Pour, selon ses propres termes, "développer autre chose, être libre", celle qui se qualifie de "saltimbanque" donne des cours d’art oratoire : "C’est un autre poumon, pour favoriser mon équilibre". Elle le fait auprès d’étudiants "qui font la démarche pour chercher, surtout, à se sentir eux-mêmes". Elle jongle ainsi entre jeu et enseignement. Avant peut-être une troisième vie ? Celle qui mène à l’écriture ou encore à la mise en scène. Chiche !

Si elle a donc vu le jour dans le chef-lieu du Maine-et-Loire, Daphné de Quatrebarbes a été "marquée" par son passage en Aveyron. "C’est mon enfance et tout ce qu’il y a d’important qui va avec, confirme-t-elle. Elle m’a structurée, elle m’a construite". Elle est intarissable sur le sujet : "Je garde de beaux souvenirs de mon adolescence, des rues de Rodez, des premières clopes, du café de la place de la Cité...". Et de conclure : "Pour moi, l’Aveyron, c’est très fédérateur. Je pense à Olivier, à Virginie, à Béatrice, ou encore à Claire".