Dans le sillage de la K-pop, la littérature coréenne brille à l'international

  • Des écrivains sud-coréens comme Cheon Myeong-Kwan, Shin Kyung-Sook et Sang Young Park ont été nommés pour de prestigieux prix littéraires.
    Des écrivains sud-coréens comme Cheon Myeong-Kwan, Shin Kyung-Sook et Sang Young Park ont été nommés pour de prestigieux prix littéraires. Courtesy of Europe Editions / W&N Editions / Black Cat
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - La vague culturelle sud-coréenne s’est abattue sur le monde entier, sous l’impulsion de la K-pop et des K-dramas. Un rayonnement international qui profite à la littérature du pays du Matin Calme. Cette dernière est de plus en plus appréciée hors de ses frontières, que ce soit au Japon, au Royaume-Uni ou même en Russie.


Cet engouement pour les auteurs sud-coréens transparaît dans les listes des livres sélectionnés pour plusieurs prix littéraires de renommée internationale, selon le Korea Times. Cheon Myeong-kwan a ainsi fait partie des six finalistes de l’édition 2023 du Booker Prize pour "Whale", un roman sur les vies croisées de trois personnages dans un village reculé de Corée du Sud. Le jury, présidé par l’écrivaine française Leïla Slimani, a salué l’originalité de l’intrigue, en ajoutant qu’il s’agit d’un ouvrage que l’on "dévore et dans lequel on vit pendant un certain temps".

C’est la troisième fois qu’un auteur sud-coréen est en lice pour ce prestigieux prix littéraire britannique, comme le souligne le Korea Times. Avant Cheon Myeong-kwan, Han Kang et Bora Chung avaient tous deux fait partie des six finalistes du Booker Prize. À noter que Han Kang avait été retenu en 2016 pour "The Vegetarian" ("La Végétarienne"), et en 2018 pour "Cursed Bunny". La nomination d’écrivains sud-coréens au Booker Prize montre que la littérature du pays asiatique est dynamique à l’étranger. Un phénomène qui fait les choux gras des éditeurs. Pour preuve, la traduction en anglais de "Whale" est parue au Royaume-Uni en janvier et aux États-Unis en mai, d’après le Korea Times. Ce roman de Cheon Myeong-kwan a également été publié en allemand, en russe, en japonais et en turc. Un autre de ses ouvrages datant de 2015, "Modern Family", connaîtra un sort similaire dans les prochains mois.Parmi les écrivains sud-coréens récemment retenus pour de grandes récompenses littéraires citons Sang Young Park, dont le livre "Love in the Big City" a fait partie des 70 ouvrages retenus pour l’édition 2023 du Dublin Literary Award. Ce même roman, qui suit les pérégrinations d’un jeune homme du nom de Young à Séoul, était déjà en lice pour le Booker Prize en 2022. Mention spéciale également à l’écrivaine Shin Kyung-sook, qui figure parmi les finalistes des Firecracker Awards pour "Violets", un roman déjà salué par le jury des National Book Critics Circle Awards en 2022. Ses compatriotes Kim Ae-ran et Jeong Yi-hyun ont, eux, été nommés dans la catégorie "Littérature étrangère" du Yasnaya Polyana Literary Award, un prix littéraire qui récompense chaque année l’auteur du meilleur "livre de fiction traduit en russe".

150 livres traduits du coréen

Si ces distinctions littéraires sont souvent peu connues du grand public, elles assurent à leurs lauréats une exposition médiatique, qui se répercute souvent sur les ventes de livres. Toutefois, cette réussite commerciale varie considérablement en fonction de la notoriété des écrivains : Shin Kyung-sook rencontre un vif succès en librairie depuis la sortie en 2008 de "Please Look After Mom". Primé au convoité Man Asian Literary Prize, ce roman sur les complexités de la maternité s’est écoulé à plus de deux millions d’exemplaires en Corée du Sud. Son apparition dans la célèbre liste des best-sellers du New York Times a contribué à lui faire traverser les frontières ; il est désormais publié dans une vingtaine de pays, selon le quotidien américain.

Malgré tout, la littérature coréenne peine encore à s’exporter aussi bien que celle anglaise, française ou espagnole. Quelque 150 livres en coréen ont été publiés dans 27 langues différentes en 2022, d’après le Korea Times qui s’appuie sur des chiffres de l’agence LTI Korea (Literature Translation Institute of Korea). En comparaison, les droits de traduction de 16.878 ouvrages français ont été cédés en 2021, selon le Syndicat national de l’édition.

Mais les professionnels coréens du livre restent confiants quant au pouvoir de résonance de la littérature du pays du Matin Calme sur la scène mondiale. "Le travail acharné des auteurs coréens et le dévouement des traducteurs confèrent à la littérature coréenne un attrait universel grandissant", a déclaré l’agence LTI Korea au Korea Times.

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