Hôpital de Saint-Affrique : 10 lits sur 22 fermés, le torchon brûle toujours entre syndicats et direction

  • Par manque de médecins, des lits sont fermés dans deux services à l'hôpital Emile Borel de Saint-Affrique.
    Par manque de médecins, des lits sont fermés dans deux services à l'hôpital Emile Borel de Saint-Affrique. Midi Libre - JMC
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Jean-Marc Cognot

Depuis ce jeudi 28 mars, 10 lits sur 22 sont fermés au service de médecine de l’hôpital saint-affricain.

Depuis le week-end dernier, huit banderoles sont accrochées aux grilles du centre hospitalier Émile-Borel, à l’initiative de l’intersyndicale CGT, CFDT et Sud Santé. Pour l’instant, le collectif n’a pas souhaité s’exprimer. Seule la CGT a accepté d’exposer ses motivations. "Toute la direction, le directeur par intérim et la directrice déléguée refusent le dialogue social," regrette Régine Sauveplane, infirmière et secrétaire CGT de l’hôpital. "Ils ne nous donnent pas toutes les informations nécessaires aux délibérations des instances auxquelles nous participons."

Sophie Tort, directrice déléguée de l’hôpital de Saint-Affrique ne comprend pas ces propos. "Les instances sont organisées en donnant les documents nécessaires à la compréhension des dossiers." Le 7 mars, une réunion des instances relatives aux conditions de travail se tenait. "Les syndicats ont déclaré qu’ils ne souhaitaient pas assister à cette instance, ainsi qu’à toutes les autres qui allaient suivre, au motif que la direction ne répondait pas à leurs questions, révèle Sophie Tort. On a convoqué à nouveau la réunion et les syndicats ne sont pas venus."

Des groupes de travail pour la conception de l’hôpital commun

La CGT évoque ensuite le taux de participation aux groupes de travail pour la conception de l’hôpital commun : "La direction dit que l’investissement des agents des deux hôpitaux est massif alors que le taux de participation de ceux de Saint-Affrique est anecdotique. Nous avons demandé que ces temps de réunion soient comptés comme temps de travail. La direction a refusé." Pour Benoît Durand, directeur par intérim des hôpitaux de Millau et Saint-Affrique, "les organisateurs des réunions disent que depuis fin 2023 l’investissement des personnes dans les groupes est plus important avec une vraie émulation".

Les rémunérations abordées

Quant aux rémunérations, les cadres et personnels qui ne nécessitent pas une présence à l’hôpital peuvent y assister sur leur temps de travail. Pour les autres, ce n’est pas compté sur leur temps de travail. Concernant le bloc opératoire, sujet abordé par la CGT, Sophie Tort indique qu’il fonctionne. "Les flux d’air ne permettent pas de garantir le niveau d’hygiène requis pour certaines opérations dans la salle numéro deux. Le chiffrage des travaux va de 400 000 € à 1,2 M€. Dans le budget prévisionnel présenté à l’ARS, cette dépense a été incluse. On attend le retour."

Dix lits fermés en médecine de court séjour

"Il y a des fermetures de lits", précise Régine Sauveplane de la CGT de l’hôpital."Les agents sont redéployés au jour le jour ici où là, en fonction des besoins." Sophie Tort annonce qu’à compter de ce jeudi 28 mars, l’hôpital "referme 10 lits sur 22 au service de médecine de court séjour par manque de médecins. Sur le service soins médicaux et de réadaptation, on est toujours à 10 lits ouverts sur 30 depuis l’été 2023. Toujours par manque de médecins."

La question des rémunérations des agents en astreinte est également abordée par la CGT : "Elles sont inégales entre les agents de Millau et de Saint-Affrique." Pour Sophie Tort, il y a deux établissements différents avec des accords pour chacun. "On est en train d’étudier dans quelle mesure on peut harmoniser la gestion des temps de travail entre les deux sites."

Des décisions du comité de pilotage

Pour la CGT, la direction organise "le glissement du personnel médical et paramédical vers Millau pour déshabiller Saint-Affrique. Ces dernières semaines, tout s’accélère contrairement au projet médical du Sud-Aveyron sur lequel est écrit noir sur blanc que rien ne doit fermer ni à Saint-Affrique, ni à Millau, jusqu’à l’ouverture de l’hôpital commun". Si les banderoles ont été accrochées sur les grilles de l’hôpital saint-affricain par l’intersyndicale, c’est, pour la CGT, suite aux décisions prises par le comité de pilotage (Copil) de l’hôpital commun. "Il favorise la construction de l’hôpital commun aux dépens des structures existantes. Même ce qui devait rester sur site à Millau, comme à Saint-Affrique, est retiré du projet. C’est contraire aux engagements du projet médical du Sud-Aveyron."

Pour Sophie Tort, le projet de l’hôpital commun s’accélère. "C’est une demande de l’ARS et du ministère. La seule issue est de regrouper les activités médecine, chirurgie et obstétrique sur un seul établissement pour avoir une taille critique et favoriser l’attractivité pour le personnel d’avoir un hôpital neuf. La commission régionale d’investissement a validé le projet, mais des économies doivent être recherchées. Le projet doit être affiné."

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