A votre avis, à combien s'élève l'empreinte carbone de la tournée de Taylor Swift ?

  • En l’espace d’un an, la star planétaire a parcouru près de 60.000 kilomètres rien que pour sa tournée américaine, ce qui équivaudrait à 77,5 tCO2e.
    En l’espace d’un an, la star planétaire a parcouru près de 60.000 kilomètres rien que pour sa tournée américaine, ce qui équivaudrait à 77,5 tCO2e. Jade GAO / AFP
Publié le
ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Plus de 150 dates et presque autant de trajets en jet privé : l’application de suivis d'émissions carbone Greenly a calculé le bilan carbone de la tournée mondiale de Taylor Swift. Et les voyants sont loin d'être au vert : en l’espace d’un an, la star planétaire a parcouru près de 60.000 kilomètres rien que pour sa tournée américaine, ce qui équivaudrait à 77,5 tCO2e.

C’est sans doute l’un des événements musicaux qui aura le plus fait parler de lui ces dernières années. Commencée il y a déjà plus d’un an, la tournée mondiale de Taylor Swift, baptisée "The Eras Tour" déchaîne les passions. Mais en plus du feu des projecteurs, la chanteuse s'est parfois aussi retrouvée sous celui des critiques, notamment pour l’usage presque systématique de son jet privé pour se rendre dans plus de cinquante villes sur les cinq continents. L'enquête de Greenly estime que les centaines d'heures de vol parcourus par la star planétaire à bord de son jet privé 900LX pour la première partie de sa tournée en Amérique auraient généré plus de 139,1 tCO2e pour près de 107.000 km parcourus ! Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, puisque ce calcul n'inclut pas les concerts en Asie et en Océanie donnés début 2024 par l’interprète de "Bad Blood", ainsi que ceux prévus en Europe entre mai et août. Sans compter que la tournée mondiale doit s’achever en Amérique du Nord début décembre.

Rappelant également que des millions de spectateurs sont attendus dans le monde entier, Greenly souligne l’impact carbone supplémentaire des moyens de transport que les fans emprunteront pour voir leur chanteuse préférée se produire sur scène. Pour s'appuyer sur un exemple concret, les auteurs de l'enquête ont sondé un échantillon de 143 personnes qui ont prévu d'assister aux concerts de Lyon les 2 et 3 juin prochains. Parmi elles, 37 pensent venir en train (25,9%), 45 en avion (31,5%), 29 en voiture (20,2%) et neuf en empruntant plusieurs modes de transport (6,3%). "L’objectif n’est pas d’avancer un chiffre au hasard, mais de sensibiliser le public au fait que prendre l’avion n’est pas un geste anodin du point de vue du climat. Or, on observe sur un échantillon, même très petit, que la proportion de spectateurs susceptibles de prendre l’avion est déjà non négligeable", souligne dans un communiqué Tommy Catherine, expert climat chez Greenly.

L’enquête n’a définitivement rien laissé au hasard dans son estimation du bilan carbone de l’Eras Tour, puisqu'elle mentionne également la réservation de billet sur internet, qui pourrait s’élever à 4,7 tCO2e. Un calcul basé sur une estimation de l’Ademe selon laquelle un ordinateur consomme en moyenne 50Wh, puis multipliée par le nombre de connexions internet simultanées, qui a dépassé la barre des 900.000 le jour de l’ouverture de la billetterie en ligne pour les deux concerts parisiens de Taylor Swift. "En admettant qu’un ordinateur portable moyen consomme environ 30 à 70 watts d’électricité par heure, et que le parcours pour obtenir des billets a généralement pris un minimum de 2 heures, cela signifierait qu’environ 90 MWh d’électricité auraient été consommés par les Swifties, et ce, uniquement pour les dates à Paris", note l'enquête.

Sans oublier le tee-shirt à l'effigie de la star que de nombreux "Swifties" auront probablement à cœur de se procurer. Un achat souvenir cher aux yeux des fans, mais qui peut également vite valoir son petit pesant de carbone, sachant que la production d’un tee-shirt en coton classique émet en moyenne 5,2 kgCO2e. "En admettant que la moitié des spectateurs d’un stade de 50.000 personnes achètent un t-shirt lors du concert, c’est 130 tCO2e supplémentaires, soit 19 760 tCO2e pour les 152 dates", supposent les experts de Greenly.

Si les auteurs de ce rapport reconnaissent toutefois l'impact positif "indéniable" de l'Eras Tour au niveau économique et culturel, ils soulignent l'impact colossal sur la planète d'un événement musical de cette ampleur. Taylor Swift n'est toutefois pas la seule concernée : c'est l'industrie musicale dans son ensemble qui doit revoir son système pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Certains groupes musicaux et artistes de renom ont déjà entamé cette transition, à l'instar de Coldplay, Shaka Ponk, Massive Attack ou encore Billie Eilish.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?