Les romans "young adult", des livres pour ado ?

  • 74% des lecteurs de romans "young adult" ont plus de 18 ans, selon une étude britannique.
    74% des lecteurs de romans "young adult" ont plus de 18 ans, selon une étude britannique. Popartic / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Qu’ont en commun Harry Potter, Hazel Lancaster et Katniss Everdeen ? Ce sont tous des héros de la littérature "young adult". Comme son nom l’indique, ce genre littéraire s’adresse tout particulièrement aux adolescents. Mais il touche un lectorat bien plus large qu’on l’imagine, comme le révèle une enquête des éditeurs HarperCollins et Farshore.

Les chiffres sont éloquents : 74% des lecteurs de romans "young adult" ont plus de 18 ans. Les 18-22 ans sont particulièrement friands de ce type de littérature (28%), tout comme les 13-17 ans (23%). L’hétérogénéité du lectorat "young adult" s’explique par le fait que, de nos jours, le temps de la jeunesse semble durer de plus en plus longtemps.

C’est l’un des grands paradoxes de nos sociétés. On constate une entrée plus précoce qu’auparavant dans l’adolescence, avec des "préados" qui acquièrent une certaine autonomie très jeune, quand leurs parents leur offrent, par exemple, leur premier téléphone portable. À l’inverse, les vingtenaires sont plus lents que leurs parents à prendre leur indépendance financière et à quitter le cocon familial. C’est pour définir cette nouvelle population de jeunes que le psychanalyste Tony Anatrella a imaginé le terme "adulescent" dans les années 1970.

Dans ce sens, la littérature "young adult" (YA) s’adresse aussi bien aux préadolescents qu’aux adulescents. Mais il est intéressant de noter que les différentes tranches d’âge ne se tournent pas vers les romans de cette catégorie littéraire pour les mêmes raisons. "Les lecteurs les plus jeunes veulent se sentir plus mûrs - et aspirent, par exemple, à vivre leur première histoire d'amour - alors que ceux plus âgés veulent éprouver du réconfort et de la nostalgie, en se souvenant, par exemple, de leur premier amour", notent les éditeurs HarperCollins et Farshore dans leur étude.

La littérature "young adult" doit, en grande partie, son succès à la culture dite des fandoms, c’est-à-dire des communautés de fans. Les lecteurs échangent souvent entre eux sur les réseaux sociaux, et tout particulièrement sur TikTok, ce qui leur procure un sentiment d’appartenance puissant. En parlant des livres qu’ils affectionnent, ils prennent la parole sur leur vécu et sur leur identité. "L'identité se forme à travers des expériences, des relations et un sentiment d'appartenance ; l'essence de la fiction YA et l'appartenance à la communauté des fans de littérature YA contribuent à créer un sentiment de soi qui est lié à la lecture", peut-on lire dans l’enquête.

En d’autres termes, les amateurs de romans "young adult" revendiquent leur statut de lecteur et en tirent de la fierté. De quoi tordre le cou aux idées reçues selon lesquelles les livres n’intéressent plus les jeunes, et même encourager des non-lecteurs à se plonger dans la lecture.

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