Les agriculteurs en mal de reconnaissance

Prix agricoles, productions en difficulté ou en bonne santé, réforme de la Politique agricole commune: autant de sujets agricoles dont on parle de manière récurrente dans les colonnes des journaux. Mais qu’en est-il de la situation des agriculteurs en tant qu’individus, et quel regard portent-ils sur leur propre profession?

Une enquête réalisée par Harris Interactive à la demande du conseil régional de Midi-Pyrénées apporte un début de réponse. Présentée par Magalie Gérard, directrice de clientèle département Politique-Opinion Harris Interactive, l’enquête est venue confirmer des tendances lourdes que l’on soupçonnait déjà.

Renouer le lien avec les consommateurs

On retiendra que 76% des agriculteurs en Midi-Pyrénées  français (65% en France), ont le "sentiment que dans la société actuelle leur métier n’est pas valorisé". Un sentiment très prégnant chez les agriculteurs les plus âgés et chez ceux qui possèdent de grandes exploitations. Un "jugement extrêmement marqué", constate Magalie Gérard, à mettre en parallèle avec le taux de suicide- une donnée non prise en compte dans l’enquête- en hausse dans la profession ces dernières années.

Un métier plus dur 

Autre résultat de l’étude dans la même veine, plus de huit agriculteurs sur dix considèrent qu’il est aujourd’hui plus difficile d’exercer leur métier qu’auparavant (79% en France et 82% en Midi-Pyrénées). Une appréciation fortement partagée par les femmes agricultrices (83%) et les agriculteurs de plus de 45 ans (81%). Une déprime que Pascal Augier, nouveau directeur de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt souhaite tempérer. "Même si les agriculteurs font un métier difficile, ils doivent en être fiers." Une fierté qui doit passer par des liens resserrés entre les agriculteurs et les consommateurs.

Opération séduction 

Pour parvenir à renouer avec le consommateur, la région a lancé une vaste opération de séduction dont 39% des agriculteurs français et 44% de Midi-Pyrénéen semblent convaincus. Reste que chez les agriculteurs, on retrouve des "préoccupations qui font consensus", analyse Magalie Gérard, comme la qualité de la production (93 et 96%), le prix de vente de la production en adéquation avec le coût de production (91 et 91%) ou le respect de l’environnement (92 et 93%). La pression foncière exercée sur les territoires ruraux (75 et 80%), la santé (73 et 82%) et la transmission de l’exploitation (56 et 56%) -notamment pour les 50 ans et plus-, arrivent plus loin derrière.