Aveyron : dans les champs, la pluie contrarie les moissons

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    Aveyron : dans les champs, la pluie contrarie les moissons Illustration José A. Torres / Centre presse Aveyron
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Philippe Routhe

Agriculture. Cet été, le monde paysan doit lui aussi composer avec une météo particulièrement pluvieuse. Elle ne favorise pas les travaux des champs et a tendance à en inquiéter plus d’un.

À l’instar des touristes, les agriculteurs n’en peuvent plus de cette pluie qui inonde l’été. Si elle sert bien la culture du maïs, elle complique sérieusement la tâche en matière de moissons de céréales, notamment du blé. L’œil rivé sur la météo, ils guettent la moindre fenêtre de beau temps pour aller dans les champs.

"En 28 ans de profession, je n’ai jamais vu un été comme ça"

"En 28 ans de profession, je n’ai jamais vu un été comme ça", soupire Jean-Michel Marty, à la tête d’une entreprise aveyronnaise spécialisée dans les moissons. Il faut dire que la pluviométrie du mois de juillet est exceptionnelle. Ainsi, sur les stations météo témoins de la chambre d’agriculture, alors que les quantités dépassent rarement les 50 millimètres en saison "normale", pour le seul mois de juillet, 185 ml ont été relevés à Prades-de-Salars, 142 ml à Millau, 113 ml à Montlaur, 171 ml à Salles-la-Source, 94 ml à Villefranche-de-Rouergue... Du rarement vu !

Aujourd’hui, malgré ses cinq machines, Jean-Michel Marty ne peut répondre à toutes les sollicitations, et doit composer avec l’impatience et l’inquiétude des agriculteurs. "On ne peut travailler que deux ou trois jours maximum par semaine", explique-t-il. "Et déjà, nous avions du retard avec les orges d’hiver que nous avons attaqué autour du 14 juillet, alors qu’habituellement, c’est vers le 25 juin que nous faisons ce travail."

"Trois jours et deux nuits sans s’arrêter"

Si bien que dès que le soleil fait son apparition, les moissonneuses tournent sans interruption dans les champs de blé, jusqu’à la prochaine averse. "La dernière fois, nous avons travaillé trois jours et deux nuits sans s’arrêter", fait remarquer l’entrepreneur. Selon les informations recueillies par Dominique Fayel, le président de la FDSEA, "à peine la moitié des moissons ont pu être faites en Aveyron. C’est un gros souci. Mais c’est à l’instar de ce qui se passe dans les autres départements."

Il ne se veut toutefois pas alarmiste. "L’année a été plutôt bonne sur le plan fourrager. Reste l’inconnue des moissons qui pourrait se prolonger au-delà 15 août." Sachant que la quasi-totalité de ces moissons-là servent à la consommation des troupeaux. Pour Muriel Six, conseillère en agronomie, "il y a surtout des précautions à prendre par rapport à la germination des blés. Notamment en matière de stockage." C’est dire si l’été n’est pas forcément de tout repos pour les agriculteurs.

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