Le loup passe à l’attaque en Aveyron

  • Après plusieurs fausses alertes, il semble que ce sont bel et bien un ou plusieurs loups qui seraient passés à l’attaque, à Saint-Chély-d’Aubrac.
    Après plusieurs fausses alertes, il semble que ce sont bel et bien un ou plusieurs loups qui seraient passés à l’attaque, à Saint-Chély-d’Aubrac. Illustration
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D.L. et P.H.

Loup. Le prédateur aurait tué cinq brebis et agnelles sur le domaine du Royal Aubrac, commune de St-Chély, dans les nuits du 14 au 15 puis du 16 au 17 août. L’analyse des cadavres pointe en tout cas de «fortes présomptions».

Une première pour notre département dont les éleveurs aveyronnais se seraient sans doute bien passés : après plusieurs fausses alertes, il semble que ce sont bel et bien un ou plusieurs loups qui seraient passés à l’attaque, à Saint-Chély-d’Aubrac, à la mi-août, sur le domaine du Royal Aubrac. Le prédateur aurait tué une première brebis au cours de la nuit du 14 au 15, puis il serait revenu sur les lieux dans la nuit du 16 au 17, tuant cette fois trois autres ovins, et emportant probablement une cinquième brebis qui depuis n’a pas été retrouvée…

Les gendarmes de Saint-Geniez-d’Olt sont venus constater le dommage et les cadavres ont été soumis pour analyse aux spécialistes de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) qui ont rendu mercredi soir leurs conclusions, en parlant de "fortes présomptions", selon les services de la préfecture joints par nos soins. La mise en cause du loup en tout cas ne fait aucun doute pour Roger Cousty, le propriétaire du Royal Aubrac et des cinq brebis et agnelles qu’il y élevait dans le but d’entretenir les vastes espaces verts du domaine.

Levée du bouclier en Lozère

Certes ni lui ni aucun autre témoin n’ont vu le loup à l’œuvre au cours de ces deux nuits-là. Mais on sait qu’au moins un ou deux loups rôdent depuis environ un an sur le plateau de l’Aubrac. Ils sont d’ailleurs pistés depuis ces derniers temps par un spécialiste de la photographie animalière. Et ce sont ces mêmes prédateurs qui auraient attaqué une vache et tué son veau à la mi-juin dans les environs de Nasbinals, soit à une vingtaine de kilomètres à peine de là, côté Aubrac lozérien. D’ailleurs, en Lozère, la levée de boucliers des éleveurs est désormais massive. Cela fait trois ans déjà qu’ils se plaignent d’être victimes du loup.

Selon nos confrères de Midi Libre qui citent un fonctionnaire de la direction départementale des territoires, quatre loups ont été repérés dans ce département : un sur le Mont-Lozère, un en Margeride et au moins deux sur l’Aubrac. Il est donc tout à fait possible que ces deux derniers animaux sauvages aient fait une incursion en Aveyron les 14 et 15 août derniers. Toujours selon Midi Libre en Lozère, depuis le début de cette année, les pouvoirs publics ont reconnu 15 attaques, avec 37 ovins tués et 25 blessés. Contre 27 l’an dernier.

La LPO reste prudente

Cette irruption du loup en Aveyron devrait provoquer de vives réactions, chez les représentants du monde agricole, comme du côté des défenseurs de la faune sauvage. On sait qu’en Lozère le débat fait rage et que les plus hauts responsables agricoles en ont récemment appelé à la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal. Ils lui demandent en particulier d’autoriser les tirs de défense, mais aussi que les chasseurs puissent viser le loup au cours de leurs battues. Faute d’avoir à ce jour reçu une réponse positive, ils viennent de décider d’écourter d’un mois la période de pâturage en montagne.

Malgré tout, Rodolph Liozon, directeur départemental de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et correspondant du réseau préfectoral de surveillance du loup, reste prudent. "Beaucoup d’attaques qui ont eu lieu ces derniers temps ont été attribuées par la suite à des chiens errants", précise-t-il. Le directeur de la LPO ne nie cependant pas la présence du loup sur l’Aubrac, en revanche : "On entend beaucoup de choses, mais pour l’heure nous n’avons pu identifier aucun individu. Les loups qui vivent aujourd’hui en Lozère ne chassent pas en meute et constituent de petits groupes isolés qui se font très discrets"

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