Parlement: l'affaire Thévenoud agite la rentrée des députés

  • Thomas Thevenoud à son arrivée au Conseil des ministres le 27 août 2014 à l'Elysée à Paris
    Thomas Thevenoud à son arrivée au Conseil des ministres le 27 août 2014 à l'Elysée à Paris AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Bernard Cazeneuve et Emmanuel Macron à l'issue du Conseil des ministres le 3 septembr 2014 à l'Elysée à Paris
    Bernard Cazeneuve et Emmanuel Macron à l'issue du Conseil des ministres le 3 septembr 2014 à l'Elysée à Paris AFP - Alain Jocard
  • Jean-Marie Le Guen à la sortie de l'Elysée le 20 août 2014 à Paris Jean-Marie Le Guen à la sortie de l'Elysée le 20 août 2014 à Paris
    Jean-Marie Le Guen à la sortie de l'Elysée le 20 août 2014 à Paris AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Cécile Duflot le 17 juin 2014 à l'Assemblée nationale à Paris
    Cécile Duflot le 17 juin 2014 à l'Assemblée nationale à Paris AFP/Archives - Dominique Faget
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Centre Presse Aveyron

Les remous de l'affaire Thévenoud, éphémère secrétaire d'Etat qui refuse d'abandonner son siège de député malgré les appels pressants, dominent mardi l'ouverture de la session extraordinaire du Parlement, cruciale pour Manuel Valls.

Une semaine pile avant le vote de confiance demandé par le Premier ministre, les députés ouvrent leur travaux dans un contexte politique tendu avec la réforme de la dépendance, centrée sur le maintien à domicile des personnes âgées.

Ce sera aussi le baptême du feu pour des ministres novices comme Emmanuel Macron (Economie) ou Patrick Kanner (Ville).

Mais c'est l'annonce lundi soir par Thomas Thévenoud qu'il restait député de Saône-et-Loire, même s'il quitte le PS, qui focalise les débats. Nouvelle épreuve pour un exécutif bousculé par une rentrée accablante: sombres indices socio-économiques, sondages de plomb et polémiques médiatico-sentimentales nées du livre de Valérie Trierweiler.

Absent ou présent pour cette séance inaugurale ? Discret ou assumant ostensiblement, dans la salle des Quatre colonnes, son choix très critiqué ? Thomas Thévenoud, 40 ans, débarqué du gouvernement au bout de neuf jours pour avoir omis de payer ses impôts, sera guetté. Son épouse a été mise lundi en congé sans traitement de son poste de chef de cabinet du président du Sénat, comme l'avait réclamé la centriste Nathalie Gourlet, en observant que "la fiscalité est l'affaire solidaire des époux".

- "Ambiguïté" -

Personne n'a les moyens d'obliger un parlementaire à renoncer à son mandat, ont soupiré mardi les ministres Stéphane Le Foll et Marisol Touraine. "Cette affaire prend des proportions que je regrette", a dit cette dernière en saluant la célérité d'un président et d'un Premier ministre dont le bras n'a pas tremblé pour remanier un gouvernement tout neuf.

Secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen a aussi tenté d'inscrire cet épisode dans la colonne positive : Manuel Valls "n'a pas attendu que la presse s'émeuve".

Mais Cécile Duflot (EELV) a préféré se mettre "à la place de tous les gens qui reçoivent leur feuilled'impôt" et "trouvent invraisemblable" de se soustraire à ses obligations fiscales.

"Ca nourrit le +tous pourris+", avec des "conséquences ravageuses pour la gauche et la droite", selon l'UMP Benoist Apparu".

"Décalage flagrant entre certaines élites qui se croient au-dessus des lois et l'écrasante majorité de la population qui doit accepter des sacrifices toujours plus grands", a renchéri le député Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République.

Pour la présidente du FN Marine Le Pen, "il y a un accord avec le gouvernement, très clairement, ils ont besoin de Thévenoud pour avoir la majorité. Par conséquent, ils sont prêts à fermer les yeux. Pour l'apparence: +tu pars du PS, mais tu votes la confiance+".

L'ex-EELV et toujours écologiste Noël Mamère a aussi dénoncé "une ambiguïté qui tue. En quelque sorte, le PS joue la politique de Ponce Pilate en disant : tu n'es plus au parti, mais nous avons besoin de ton vote".

Après le départ de Thévenoud, le groupe socialiste ne compte plus que 289 des 577 députés: exactement la barre de la majorité absolue.

Ce qui n'a pas empêché M. Le Guen de se dire "assez serein" sur l'issue du vote de confiance, même s'il imagine bien que des parlementaires (comprendre les frondeurs PS) continueront à "s'abstraire du sens du collectif".

Pour les Verts Duflot et Mamère, la confiance n'est pas de mise. La politique mise en place "depuis deux ans ne fonctionne pas", a relevé Mme Duflot, qui était ministre jusqu'à fin avril.

Ce week-end, M. Valls a dramatisé l'enjeu en mettant en garde contre une crise institutionnelle - mise en minorité de son gouvernement et dissolution", car en France "l'extrême droite et Marine Le Pen sont aux portes du pouvoir".

Source : AFP

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