Sivens : "Je n’ai pas l’habitude de me mettre en colère, mais..."

  • Philippe Jougla, éleveur laitier sur les monts de Lacaune, est président de la FDSEA du Tarn depuis un peu plus de deux ans.
    Philippe Jougla, éleveur laitier sur les monts de Lacaune, est président de la FDSEA du Tarn depuis un peu plus de deux ans. JAT
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Philippe Routhe

Interview. Président de la FDSEA du Tarn, Philippe Jougla fait part de son sentiment sur la situation à Sivens, où il participe avec d'autres agriculteurs au blocage du site. 

Les agriculteurs favorables au projet de retenue d'eau de Sivens (Tarn) ont accentué lundi le blocus du site occupé par les zadistes, à cinq jours de l'examen par le Conseil général du Tarn des alternatives au projet initial enterré.

Une centaine d'agriculteurs de ce département et du Tarn-et-Garonne voisin, épaulés par les adhérents de la FDSEA de l'Aveyron, ont ainsi entamé hier matin le blocage des deux accès du site et se relayeront "toute la semaine", a-t-il promis. Rencontre avec Philippe Jougla, éleveur laitier sur les monts de Lacaune, est président de la FDSEA du Tarn depuis un peu plus de deux ans.

Vous êtes donc présent sur le site pour faire pression quant à l’évacuation du site de Sivens.

Une décision de justice a été rendue en ce sens. Depuis, il ne se passe rien. On peut comprendre qu’il faut un peu de temps pour que tout soit mis en place, mais là, c’est un peu trop. Donc nous venons occuper le site.

Le ministre de l’Écologie, Ségolène Royal a fait savoir que le site serait évacué après la décision du conseil général...

Je n’ai pas l’habitude de me mettre en colère, ce n’est pas mon genre. Mais ce type de position m’énerve beaucoup. Je suis scandalisé par l’instrumentalisation. Qu’est-ce que cela veut dire que l’on applique une décision de justice après que le conseil général ait fait son choix sur les projets, où plutôt les projets du ministre ? Tout cela n’est pas normal.

Comment voyez-vous la situation évoluer dans l’immédiat ?

On espère une évacuation du site avant le vote du conseil général, c’est-à-dire avant le vote de vendredi. Il n’est pas impossible, à mon avis, que le départ des occupants soit négocié sous peu.

À propos des deux nouveaux projets présentés, vous satisfont-ils ?

Depuis le début, nous maintenons notre position, à savoir ne pas se prononcer en faveur de l’un ou l’autre projet. On ne veut pas interférer. En revanche, le conseil général doit absolument se prononcer vendredi, il en va de la responsabilité des élus. Nous rappelons juste, par rapport aux conclusions d’experts sur les besoins en eau, qu’ils sous-estiment la chose. De plus, la décision du conseil général doit minimiser les délais de réalisation du projet et doit prendre en compte une réalimentation temporaire du Tescou immédiate.

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