Pour ses 20 ans, le festival Rio Loco s'offre un tour du monde musical

Le festival de musique du monde Rio Loco, qui attire chaque année 100 000 personnes à Toulouse, s'offre pour son vingtième anniversaire une incursion sur trois continents - Europe, Afrique, Amérique - du 17 au 20 juin, et pour la première fois, une soirée occitane.

Créé en 1995, le festival met habituellement à l'honneur un pays ou un continent. Mais pour fêter ses 20 ans, les organisateurs ont souhaité "retraverser les musiques du monde qui est la marque de fabrique de Rio Loco", a expliqué à la presse l'adjoint au maire chargé des questions culturelles, Francis Grass. L'édition 2015 se déroulera sur quatre jours, au lieu de cinq habituellement, afin de "maintenir un haut niveau de qualité", malgré un budget en recul de 15%, à 1,2 million d'euros, a précisé mardi M. Grass.*

Goran Bregovic en duo avec Stephan Eicher 

Le festival s'ouvrira le 17 juin par une soirée consacrée à l'Europe, au cours de laquelle la star des Balkans Goran Bregovic sera accompagnée du chanteur suisse Stephan Eicher sur la scène principale, au coeur de la ville, sur les bords de la Garonne. Le directeur du festival, Hervé Bordier, annonce également la venue de celle qu'il appelle "la plus grande artiste de flamenco", l'Espagnole Rocio Marquez. Le soirée du 18 juin sera dédiée à la musique américaine, avec le groupe de salsa de Porto Rico Bio Ritmo et dans un registre plus électronique, les Colombiens de Bomba Estéro.

L'Afrique à l'honneur 

L'Afrique sera à l'honneur le 19 avec entre autres, les Vaudou Game qui associent les harmonies a capella avec de la soul et du rythm'n blues, rejoints pour l'occasion par le "James Brown togolais", Roger Damawuzan. Le 20 juin sera dédié pour la première fois à la musique occitane, représentée par les Marseillais de Massilia Sound Sytem et Dupain, un groupe qui brasse avec audace instruments traditionnels et musique électronique. Outre sa programmation musicale, Rio Loco propose, en amont et pendant le festival, de nombreuses passerelles avec les arts visuels et la gastronomie.

L'édition 2014 avait été très perturbée par le mouvement des intermittents mais "le public a été entièrement remboursé", a précisé M. Bordier. Le maire UMP de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, avait fait part de son intention de réclamer à l'Etat une indemnisation. "Le recours gracieux auprès de l'Etat dans lequel on demande le remboursement des 570 000 euros de recettes perdues est toujours en examen", a indiqué une porte parole de la mairie.