Le Sud-Aveyron appelé aux urnes

  • Qui pour succéder à Alain Marc ? Deux tours sont envisageables.
    Qui pour succéder à Alain Marc ? Deux tours sont envisageables. Archives JAT
Publié le , mis à jour
Christophe Cathala

Législative partielle. Les 6 et 13 septembre, il faudra élire un successeur à Alain Marc devenu sénateur. Seul un tiers du département est concerné par ce scrutin où pourrait bien s’inviter l’abstention.

Il aura fallu attendre presqu’un an pour doter à nouveau la troisième circonscription d’un député. Alain Marc, élu à l’Assemblée nationale le 17 juin 2012 ayant décidé de se présenter au Sénat lors du scrutin de septembre 2014. Et d’y être élu au terme du vote des grands électeurs. Le parlementaire change donc de chambre, le siège de député devenu vacant doit à nouveau être pourvu.

En attendant le Conseil constitutionnel

Mais le sénateur sortant Alain Fauconnier, candidat à sa réélection, a déposé devant le Conseil constitutionnel un recours en annulation concernant Alain Marc mais aussi Jean-Claude Luche, également élu lors de cette sénatoriale. Alain Fauconnier suspectait les deux nouveaux sénateurs, conseillers généraux, d’avoir influencé les grands électeurs, en distribuant durant la campagne des subventions opportunes via le fonds départemental d’intervention locale. Le Conseil constitutionnel ne rendra son verdict qu’en juin dernier: l’élection des deux sénateurs est bien validée, une législative partielle peut, dès lors, être organisée pour remplacer Alain Marc à l’Assemblée nationale.

L’été brouille la campagne

D’aucuns s’étaient déjà placés pour y concourir. Ainsi Arnaud Viala qui a renoncé en mars au conseil départemental pour se préparer à la députation. Alain Marc l’adoube comme successeur et il emporte le soutien de sa famille politique à travers la majorité départementale et Les Républicains. Six autres candidats se préparent au combat. Mais il faudra attendre l’été pour que la campagne démarre vraiment avec son marathon, pour chacun d’eux, de rencontres publiques. Au final, sept prétendants et leurs remplaçants (lire par ailleurs) vont ferrailler durant toute la période des vacances pour faire entendre leur message. Pas vraiment simple.

Une abstention redoutée

Et la première appréhension des candidats est de mobiliser l’électorat sur ce tiers de l’Aveyron: une législative partielle n’est jamais portée par une dynamique politique nationale... L’abstention risque bien de rebattre les cartes. Parviendra-t-on à atteindre les 67% de participation du premier tour de 2012, taux le plus fort alors des trois circonscriptions aveyronnaises? Il y a trois ans, ce sont onze candidats qui étaient en liceau premier tour: cinq à droite dont le FN, six à gauche dont la dissidente PS Béatrice Marre qui obtenait 15,5% des voix mais ne se maintenait pas au second tour, laissant la socialiste Marie-Thérèse Foulquier s’incliner le dimanche suivant devant Alain Marc emportant l’élection par 53,96% des suffrages.

Stabilité sud-aveyronnaise

Le Sud-Aveyron a régulièrement donné victoire à gauche au cours des différentes consultations locales. Mais rarement aux législatives. Et dans cette circonscription Jacques Godfrain (RPR/UMP) a longtemps dominé la scène parlementaire, laissant Alain Marc reprendre le flambeau dès 2007 sous l’étiquette UMP/Parti radical. Dans cet «environnement protégé», on imagine sans forcer Arnaud Viala en favori de ce scrutin.

Les ferments d’un deuxième tour

Mais dimanche, la droite part en ordre dispersé, et la gauche l’est tout autant. Une ventilation des voix qui préfigure un second tour où le report des suffrages, dans le contexte politique actuel peu favorable aux consensus, n’apparaît pas si limpide. Un duel traditionnel droite-gauche le 13 septembre pourrait bien même être bousculé par une triangulaire avec le Front national (arrivé au premier tour en 2012 en quatrième position avec 8,48%) dont l’inexorable poussée ne devrait pas ignorer le Sud-Aveyron.

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