Les vignerons aveyronnais déjà sous le charme du cru 2015

  • La chaleur caniculaire de l’été a favorisé le bel épanouissement des vignes.
    La chaleur caniculaire de l’été a favorisé le bel épanouissement des vignes. José A. Torres
Publié le
Ph. R.

Viticulture. À quelques jours des vendanges, balade dans le vignoble aveyronnais, de Millau à Entraygues, en passant par Estaing et bien sûr Marcillac, où l’on prédit une année 2015 exceptionnelle.

De l’impatience mêlée à une certaine excitation gagnent les vignerons du département. La cuvée 2015 devrait en effet être de très belle facture, tant au nord, qu’au sud ou au centre du département. Il y a eu ce qu’il faut de canicule pour offrir une belle maturité aux raisins. Certes, les vignerons se gardent de vanter la qualité de leur vin tant que celui-ci n’est pas dans la cuve et n’a pas été goûté. Mais il n’en demeure pas moins que, à quelques semaines des vendanges, toutes les conditions sont réunies pour que 2015 offre un beau millésime.

Millau: un bel équilibre

«Ce sera une année relativement exceptionnelle», glisse Alain Montrozier, directeur de la cave des vignerons des Gorges du Tarn. Dans le sud du département, baigné de chaleur, on envisage des vendanges vers le 20 septembre. «En terme de précocité, on se retrouve dans le contexte de 2003 et sa canicule. Mais le profil du vin ne sera pas le même car il y a un meilleur équilibre cette année. Il n’y a pas eu de sécheresse excessive», se réjouit le vigneron nagassol.

Estaing: des airs de 2011

Ce bel équilibre, Karine Scudier le vante également du côté d’Estaing. «On a un beau raisin, de beaux feuillages, nous avons eu de l’eau, du soleil... On prévoit un beau millésime.»  Mais l’on se veut toutefois prudent sur les coteaux estagnols, où l’on démarrera les contrôles de maturité dès la semaine prochaine.  «Cela ressemble à l’année 2011, qui fut une belle année pour nous, mais nous verrons quand il sera rentré à la cave», sourit l’œnologue.

Entraygues - Le Fel: une pluie bien venue

Un peu plus au nord, à Entraygues-sur-Truyère, on est tout aussi enthousiaste. «On a frôlé la catastrophe cet été, mais grâce à la pluie de milieu du mois d’août, cette nouvelle année se présente bien», sourit Frédéric Forveille, du domaine de la Méjanassère. «C’est parti pour être un bon millésime»,conclut le viticulteur, qui envisage des vendanges avant la fin du mois de septembre.

Marcillac : dans les annales

Cet élan de bonne humeur, on le retrouve dans le vignoble phare du département: celui du Marcillac. «Une année extraordinaire», lance Jean-Luc Matha, figure emblématique de la production du Vallon.«L’état sanitaire est parfait. Sur certaines parcelles, je n’ai effectué qu’un seul traitement. Les baies sont en partie mûres, c’est magnifique. Cet été a fortifié nos raisins en leur procurant une peau épaisse.» Ainsi, les vendanges de l’AOC marcillac devraient débuter avant la fin du mois,«à moins que le temps ne se rafraîchisse trop vite». En comparaison, le vigneron de Bruéjouls pense à l’année 2007, qui fut précoce. Pour le fer servadou, qui est un cépage tardif,«cela va rester dans les annales». Jean-Luc Matha y ajoute toutefois une nuance, et pas des moindres: «A nous d’être à la hauteur de ce que la nature nous a proposé cette année pour mettre le soleil en bouteille». Certes, il est rare qu’un vigneron, quel qu’il soit, ose prédire un mauvais cru. Mais pour cette année 2015, indéniablement, l’enthousiasme à l’idée de présenter une cuvée 2015 exceptionnelle s’entend et se lit sur les visages des vignerons aveyronnais. Mais il faudra patienter, au moins jusqu’à 2016, pour s’en délecter

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?