Eric Marty : La diagonale des fous en cadeau d’anniversaire !

  • Éric Marty est impatient de prendre le départ de La diagonale des fous, jeudi 22 octobre à 22 heures de Saint-Pierre.
    Éric Marty est impatient de prendre le départ de La diagonale des fous, jeudi 22 octobre à 22 heures de Saint-Pierre. Jean-Louis Bories
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RDS

Ultra-trail. Éric Marty a soufflé ses 50 bougies au mois de juin. Pour franchir ce demi-siècle d’un bon pied, ce Decazevillois de naissance a ainsi décidé de participer au Grand raid de La Réunion. Un défi sportif certes mais pas seulement!…

«Je ne vis pas ça comme un exploit». Il s’excuserait presque. Se demandant pourquoi les projecteurs sont braqués sur lui. Éric Marty est sous les feux de la rampe car il va prendre le départ, le 22 octobre, du Grand raid Réunion, plus connu sous le nom de La diagonale des fous... Soit 164 kilomètres de course et près de 10 000 mètres de dénivelée positive ! S’il sera un anonyme au cœur d’un peloton de plus de 2 000 barjots, s’il n’est certes pas le seul Aveyronnais à traverser l’Atlantique, le choix d’Éric Marty pour ce portrait est lié à l’ensemble de son œuvre et à la motivation qui l’a poussé à s’inscrire.

A Maurs dans le Cantal, pour se «rapprocher des sommets d’Auvergne»

Il est né le 11 juin 1965 à Decazeville et il s’est donc offert comme cadeau d’anniversaire pour ses cinquante balais la participation à ce défi un peu dingue. Après une scolarité classique dans le Bassin, il est devenu enseignant en éducation physique et sportive. Il exerce aujourd’hui dans des collèges à Bagnac-sur-Célé et à Figeac. S’il s’est installé depuis mars à Maurs dans le Cantal, «pour me rapprocher des sommets d’Auvergne», il est resté fidèle à sa terre d’origine.

Après quinze années de licence en gymnastique à l’Alerte de Decazeville, après avoir caressé l’ovale en réserve au Sporting, après avoir porté le maillot de plusieurs clubs de football de la région (Firmi, Cransac, Decazeville), Éric Marty est toujours sociétaire «avec les potes» de l’association Viens courir avec nous (VCAN) à Firmi, non affiliée à la FFA mais où le plaisir est une constante. Le sport est viscéralement ancré en lui et voilà moins de dix ans, il a décidé de s’essayer à la course à pied. Pas sur l’asphalte mais plutôt sur des sentiers, dans les bois ou au milieu des montagnes.

En quête d’équilibre

«Pour me rapprocher de la nature», assure l’intéressé. Certes, mais quel a été le déclic ? «C’est une philosophie, la quête d’un équilibre de vie, lâche-t-il volontiers. J’en ai besoin». Après une longue réflexion, il concède auss i: «J’ai eu un cancer et j’ai appris à relativiser beaucoup de choses. C’est grâce à cette discipline que j’ai un autre regard sur mon existence». Du coup, pas de marathon ou de 100 bornes de Millau. Pourtant, des kilomètres, il en avale.

Il s’est ainsi fixé des challenges longue distance. Après la Verticausse ou les Templiers en guise de mise en bouche, il s’est attaqué à l’étage supérieur. Passionné de compétition, il s’est vite rendu compte que son nouveau terrain de jeu lui permettait de dépasser ses limites. Tout a commencé en 2012 avec l’Ultra-trail des Pyrénées où il a terminé au 118e rang. Il enchaîne l’année suivante avec l’Ultra-trail du Mont- Blanc -l’UTMB pour les intimes- et en 2014, c’est la 6666 dans le massif du Caroux dans l’Hérault organisé par Antoine Guillon.

«Je ne suis pas Forrest Gump»

Même s’il répète à l’envi dans un grand éclat de rire «Je ne suis pas Forrest Gump», Éric Marty passe à la vitesse supérieure à l’occasion de son demi-siècle. Il y a certes La diagonale des fous la semaine prochaine mais le bonhomme de 1,71 m pour 63,8 kg a déjà bouclé l’Andorra ultra-trail en juin. «C’est vital, pondère-t-il. Je prends du plaisir». Pour le Grand raid Réunion, il n’a guère changé ses habitudes d’entraînement. «Il faut juste intégrer trois éléments importants : les bâtons sont interdits, ce sont des chemins de chèvres avec enchaînement de grosses montées et de descentes techniques, abruptes et, enfin, l’amplitude thermique avec 2° la nuit à 2000 mètres et 26° la journée», détaille le Decazevillois.

Tor des géants en 2017

Et dès qu’on ose un regard admiratif, il rougit presque: «J’ai de la chance car c’est un lieu paradisiaque, j’en profite pour prendre quelques jours de vacances sur place et il y aura ma fille Laurine, âgée de 16 ans». Et maintenant que les 50 bougies sont éteintes, quelle est la prochaine flamme qui l’anime ? Avec deux copains de Villeneuve, il a coché l’année 2017 pour participer au Tor des géants, soit le tour du Val d’Aoste en Italie... Pas loin de 330 kilomètres et 24 000 mètres de dénivelé positif, pour lesquels il faut compter environ 100 heures de course. Une paille ! Quand on aime, on ne compte pas...

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