Chambéry-Rodez : l'avant-match comme si vous y étiez !

  • Sur la pelouse d’Aix-les-Bains, la veille du match, Arnaud Vercruysse immortalise le moment en réalisant un selfie en compagnie de ses troupes.
    Sur la pelouse d’Aix-les-Bains, la veille du match, Arnaud Vercruysse immortalise le moment en réalisant un selfie en compagnie de ses troupes. MR
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Mathieu Roualdés

Dimanche après-midi. Avant le grand départ vers le stade, l’attente est longue à l’hôtel, situé dans une austère zone industrielle de Chambéry. Arnaud Vercruysse a le visage fermé, il ne tient plus en place.

Au sein du staff technique, on tente d’évacuer le stress comme on peut. Pendant ce temps, les joueurs, eux, ne se prennent pas la tête. Ils jouent aux cartes, lisent le journal, se chambrent, grillent des cigarettes. Et, ils rigolent. Encore et encore. Depuis leur départ de Rodez, la veille à 9 heures du matin, pas une minute n’a passé sans un éclat de rire... Ça, c’est l’esprit des «Caputs», les copains d’abord 

Crudités et rôti de porc

«Quand tu es une équipe en dehors du terrain, c’est facile de jouer. Alors, pourquoi se prendre la tête?», résumera parfaitement le Sud-Africain Wesley Kotze. Certes, quelques-uns avouent avoir la boule au ventre à quelques heures du match. Mais ce n’est pas dû à l’angoisse de jouer une historique demi-finale retour, mais plutôt au... repas de midi !

Comme la veille, les crudités et le plat de résistance, rôti de porc-riz en l’occurrence, n’ont pas rassasié ni séduit la vingtaine de gaillards venus de l’Aveyron. Qu’importe, cela ne leur a pas enlevé le sourire. Bien au contraire. Les repas sont une bonne occasion de se marrer. On y fête les anniversaires, comme celui de Simon Pardakhty le jour du match, ou on y chambre les retardataires par une salve d’applaudissements comme le samedi soir. Bref, on rit. Comme dans une colonie de vacances ou un voyage entre potes. 

«Je ne veux pas voir des enfants»

Attention toutefois, Arnaud Vercruysse veille. Et remarque tout. Le dimanche midi, il a ramené tout le monde au calme et au sérieux en élevant la voix durant la fameuse collation. Le matin déjà, il avait adressé une piqûre de rappel aux siens à l’heure de réviser les combinaisons en touche, sur le parking de l’hôtel.

«Que ce soit bien clair, on n’est pas ici pour s’amuser ! On joue une demi-finale et je ne veux pas voir des enfants. Comprenez bien que la chance d’accéder une finale ne se reproduira peut-être jamais pour vous dans vos carrières, alors soyons sérieux», a-t-il martelé, au milieu des «gros». C’était sa première causerie de la journée.

 «Vous vous en souviendrez dans 10 ans»

«Un jour de match, il faut deux rappels à l’ordre comme celui-là... », nous a-t-il confiés. Ces moments privilégiés, Arnaud Vercruysse les adore. L’état d’esprit d’un groupe, c’est sa marque de fabrique. Il y tient plus que tout, y trouve son plaisir. Et il l’entretient. Quand certains tentaient de s’allonger et de dormir dans le bus, le coach n’était pas le dernier à envoyer quelques piques, ici et là. «Le groupe est à son image. Il ne se prend pas la tête», indique un cadre du groupe.

C’est une règle au SRA, cette saison: personne ne se prend la tête. On n’hésite même pas à rigoler de soi-même d’ailleurs, comme le boute-en-train Rudy Rezkallah: «On ne ressemble à rien, plein de joueurs fument clopes sur clopes, on ne fait que rire et on est en demie! Franchement, c’est énorme». Oui, c’est énorme. Et qu’importe finalement si l’aventure s’est terminée en si bon chemin. «Vous vous en souviendrez dans 10 ans encore et quand on se verra, on en reparlera», ont dit, en chœur, les coaches Arnaud Vercruysse et Jean-François Viars, les larmes aux yeux, à leurs petits, après l’élimination. 

Souvenirs, souvenirs

Des souvenirs, les Ruthénois n’en manqueront pas. Ce dernier déplacement en Savoie en premier lieu. Qui pourra oublier ce mémorable repas, réalisé par les bénévoles, pris sur une aire d’autoroute en travaux le samedi midi, vin rouge en prime comme boisson? Qui également oubliera cet entraînement, le même jour, sur... l’hippodrome d’Aix- les-Bains ! Ou bien encore l’arrivée dans un mauvais stade le dimanche, la découverte des exiguës douches des chambres de l’hôtel par les joueurs du «huit de devant»; la perte des clés du duo Romain Boscus-Arnaud Miquel, bloqué à l’extérieur de sa chambre à presque minuit en chaussettes; sans omettre les parties de belote, la tentative de regarder la finale de Pro D2 entre Aurillac et Bayonne dans le bus. Et bien d’autres choses.

«Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?»

Mais surtout tous ces fous rires.«Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?», s’interrogeaient plusieurs joueurs sur le chemin du retour quand d’autres demandaient du rabe d’entraînement ! Finalement, Dimitri Théron a mis tout le monde d’accord en s’emparant du micro et en donnant rendez-vous à tous pour un repas, lundi midi. Histoire de poursuivre l’aventure. Et rire. Encore.

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